Les entreprises activant dans les régions du Sud devront désormais accorder la priorité dans leur recrutement à la main-d'œuvre locale. C'est la première mesure prise par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l'issue d'un conseil interministériel tenu dimanche à Alger. «Le recours au recrutement d'une main-d'œuvre hors wilaya n'est autorisé que dans la proportion des postes à pourvoir n'ayant pas de profil correspondant localement», explique-t-il dans une instruction relative à la gestion de l'emploi dans les wilayas du Sud. Les besoins en main-d'œuvre des entreprises implantées dans les wilayas du Sud, y compris celles dont les sièges sociaux se trouvent hors de ces wilayas, ajoute-il, «doivent être obligatoirement satisfaits en priorité et notamment pour la main-d'œuvre qui n'est pas hautement qualifiée par le recours à la main-d'œuvre locale, conformément à la législation en vigueur». En cas d'indisponibilité des profils demandés sur le marché du travail local, ajoute le Premier ministre, une dérogation «exceptionnelle» peut être accordée par le wali territorialement compétent, pour le recours à une main-d'œuvre hors wilaya sur un rapport «dûment motivé, assorti de l'avis des services compétents de l'emploi». Selon la même instruction, les employeurs sont tenus, par ailleurs, de notifier à l'agence habilitée ou à la commune tout emploi vacant dans leur entreprise qu'ils souhaitent pourvoir et de transmettre à l'agence habilitée les informations relatives aux besoins en main-d'œuvre et aux recrutements effectués, conformément aux articles 18 et 19 de la loi n°04-19 du 25 décembre 2004. Afin d'améliorer les compétences professionnelles de la main-d'œuvre originaire des régions du Sud, Abdelmalek Sellal a instruit les entreprises, qui recrutent des agents insuffisamment qualifiés, à assurer la formation directement ou par l'intermédiaire des centres de formation professionnelle par une formation à la carte. La seconde mesure annoncée porte sur le recours aux entreprises de sous-traitance, souvent mise en cause. «A l'effet de prévenir toute forme de disparité salariale, les entreprises faisant appel à des prestataires de services pour la réalisation des travaux de toute nature, sont tenues d'inclure dans les contrats une clause portant sur l'application d'une grille des rémunérations qui ne saurait être inférieure à 80% de leur grille en vigueur pour des postes similaires», lit-on dans l'instruction. Les entreprises de sous-traitance, ajoute-t-on, ne peuvent bénéficier que de 20 % de la prestation de service. «En cas d'inexistence de postes similaires au sein de l'entreprise donneuse d'ordre, il est fait référence en matière de rémunération aux salaires versés dans la branche au niveau local», précise cette instruction.