Mercredi dernier, le siège de la SNTF à Souk Ahras a connu de vives altercations qui ont dégénéré en bagarre entre travailleurs à l'occasion de l'organisation d'un vote pour le renouvellement de la section syndicale de l'Installation de traction électrique (ITE), branche de ladite société qui compte 46 employés. Les représentants des instances locales de l'UGTA, à savoir les unions locales et de wilaya, n'ont pu franchir le portail où des dizaines de travailleurs sont venus leur demander de quitter les lieux. Approchés par nos soins, les représentants des 32 contestataires ont déclaré ceci : «Nous refusons la reconduction de cette structure syndicale pour des raisons multiples, mais nous nous limitons cette fois-ci, aux carences organiques qui ont entaché cette opération. Nos vrais représentants qui jouissent de la confiance de tous les travailleurs, ont été privés de cartes d'adhésion et de formulaires de candidature, et ce aux fins de favoriser la section déchue et piétiner le statut particulier et le règlement intérieur de l'organisation.» Et d'ajouter : «Cette section a bénéficié d'une prolongation de près d'une année sans le consentement des travailleurs, et mieux encore, il n'y a jamais eu concertation de la base ni encore d'élection à l'origine de leur installation.» De son côté, un membre de la section contestée estime que la reconduction a eu lieu conformément aux textes et que «(…) les mécontents font partie de ceux qui n'ont pas rempli les conditions d'éligibilité, notamment la présentation du formulaire de candidature dans les délais réglementaires et l'adhésion au syndicat.» Il a confirmé, toutefois, que l'élection n'a pas eu lieu à l'intérieur des locaux de l'entreprise tel qu'affiché précédemment mais au niveau du siège de l'UGTA. Après trois tentatives de joindre Harireche Abdewahab, le secrétaire général de l'Union de wilaya, le fils de ce dernier a déclaré son père absent. Par ailleurs, une source proche dudit responsable syndical a indiqué que toutes les démarches seront révisées à son niveau, la confirmation des instances élues, entre autres. Même les protestataires sont de l'avis d'un arbitrage du SG de wilaya. «C'est la seule personne en laquelle nous avons confiance (…) nous l'aviserons officiellement de la situation», a déclaré le chef de file des travailleurs. L'administration de la SNTF a déclaré, à son tour, que toute instance syndicale élue dans de telles conditions ne saurait être reconnue comme partenaire social. «Nous ne pouvons imposer une structure qui n'est pas plébiscitée par la voie des urnes, les textes sont clairs. Nous sommes aussi responsables de la stabilité de l'entreprise, que des corps étrangers tentent de perturber par structure interposée, et ce à des fins strictement personnelles. Pour cela nous déclarons illégale toute activité syndicale au sein de l'entreprise.» L'affaire risque de connaître l'effet boule de neige. Aux dernières nouvelles recueillies dans l'après-midi d'avant-hier trois plaintes ont été déposées par les contestataires ainsi que par leur groupe rival.