L'opération de renouvellement de la section syndicale de l'OPGI de Souk Ahras, reportée déjà à deux reprises, a provoqué un climat de tension parmi les travailleurs dont une partie, favorable au renouveau, rejette catégoriquement le maintien des membres de l'ancien bureau à la tête de l'instance représentative précitée. L'opposition, avec comme chef de file Mourad Amarnia, soupçonne les responsables locaux de l'UGTA d'épauler les représentants contestés. Approché par nos soins, ce dernier dira : « Nous ne demandons que l'application pure et simple des textes en vigueur et le respect de la volonté des travailleurs de l'office qui refusent la reconduction de la défunte section syndicale pour des raisons objectives. » Cette même faction demande, conformément à la loi 90-14, relative à l'exercice du droit syndical, la convocation d'une assemblée générale de tous les employés de l'OPGI, la lecture du bilan moral et financier de la part des ex-représentants des travailleurs, la désignation d'une commission de candidatures composée d'éléments non éligibles et l'organisation d'un vote à bulletin secret. Or, la commission actuelle serait favorable, selon les contestataires, à « une simple reconduction ». Contacté par téléphone, le secrétaire général de la commission provisoire de l'union locale, Menaouer Chibouni, a apporté la précision suivante : « L'assemblée générale des travailleurs est souveraine et c'est à elle seule de décider si le vote doit être organisé à bulletin secret ou si l'on doit opter pour la reconduction de la même section. L'article 15 du statut de l'UGTA nous permet de recourir au vote à main levée si les 51% des votants décident ainsi. » Il affirme, par ailleurs, que l'opération a été reportée à une date ultérieure à cause du congrès de l'union locale de la daïra de Souk Ahras, prévu pour les semaines à venir. Les syndicalistes opposants de l'OPGI en ont fait une autre lecture : « C'est une guerre d'usure et une fuite en avant menées par les responsables de l'UGTA à l'échelle de la wilaya pour imposer un monolithisme que l'on croyait révolu. » Le directeur de l'OPGI, Mohamed-Cherif Aïchaoui, estime, de son côté, que de telles situations entravent le bon fonctionnement des services de l'organisme qu'il gère, déclarant à ce propos : « Nous souhaitons que le scrutin se déroule dans la transparence conformément aux textes légaux notamment ceux relatifs à l'exercice du droit syndical. » Et d'ajouter : « Nous avons saisi officiellement les instances locales de l'UGTA pour que l'opération soit menée dans les meilleures conditions. Le conseil d'administration dont la composante compte des représentants des travailleurs, n'a pu siéger à cause de ces interminables reports du vote. »