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«La gestion du pays a conduit à la banalisation du crime»
Me Boudjemaâ Ghechir. Président de la Ligue algérienne des droits de l'homme
Publié dans El Watan le 19 - 03 - 2013

- Dimanche, des manifestants ont revendiqué à Constantine l'application de la peine de mort. Qu'en pensez-vous ?

Ce qui s'est passé dimanche, on doit le lire de deux manières. D'abord, c'est un signe de bonne santé de voir les citoyens réagir en organisant une grève suivie à 100%, ou bien de faire une marche pacifique pour revendiquer quelque chose. Mais ce qui n'est pas bien, c'est qu'on essaye de dicter un verdict qui est du ressort spécifique de la justice. A ma connaissance, cette marche a été pacifique jusqu'au palais de justice où quatre ou cinq personnes se sont désignées porte-parole des manifestants ; elles ont contacté le président de la cour et des représentants du parquet général et demandé qu'on ramène les accusés pour les juger maintenant, les condamner maintenant et exécuter la sentence maintenant. C'est inacceptable ! Quand même, quel que soit le niveau des Algériens, nous ne sommes pas des sauvages ; nous sommes civilisés et il y a une procédure à suivre. Ce n'est ni du ressort du président de la cour ni de celui du procureur général de prononcer la peine de mort, c'est le juge qui décide seul du sort des mis en cause. On doit laisser la justice suivre son cours normal et on ne peut pas juger des gens sur des réactions émotionnelles.

- Le gouvernement a promis d'étudier le retour à l'application de la peine de mort…

Je crois que le gouvernement fait de la politique pour essayer de calmer les esprits et éteindre la colère, mais il ne doit pas oublier qu'il a signé le moratoire onusien pour arrêter l'exécution de la peine de mort. Moralement, l'Algérie est appelée à respecter cet engagement au niveau international. En même temps, la peine de mort ne réglera jamais le problème car il y aura toujours d'autres tueurs et d'autres kidnappeurs si l'on n'attaque pas le problème de la racine. Je ne crois pas que quelqu'un puisse tuer un enfant sans être sous des influences extérieures, notamment sous l'effet de la drogue. La drogue et les psychotropes se vendent normalement dans la rue. Et la présence de la police est presque réduite à néant  ; on ne voit le policier ou le gendarme que pour vous faire un PV pour non-port de la ceinture de sécurité ou près d'un radar. L'Etat est totalement absent dans la rue.

- Peut-on parler d'un échec de la doctrine de sécurité ?

Il y a échec et de la doctrine de sécurité et de la politique pénale. La prison a perdu de son effet dissuasif ; on rentre et on sort de prison pour un oui ou pour un non. Un délinquant qu'il soit chez lui ou en prison, pour lui, c'est la même chose. Donc l'échec est double et c'est là où le gouvernement doit revoir l'ensemble de sa politique.

- Justement, on a vu beaucoup de Constantinois critiquer la politique d'amnistie et s'adresser au chef de l'Etat pour lui dire d'arrêter de gracier les criminels…

C'est vrai. D'ailleurs, les jeunes qui se sont attaqués au palais de justice sont des repris de justice, selon les policiers qui ont procédé à des arrestations. Trop de grâces a tué le sens et l'objectif nobles de la grâce. On veut régler le problème de surpeuplement des pénitenciers en relâchant des détenus, alors qu'on ne peut normalement gracier que celui qui a donné la preuve de son aptitude à revenir au sein de la société avec des intentions saines. Il y a aussi un autre échec, celui du système carcéral. On parle de système de rééducation, mais réellement on n'a éduqué personne.

- Peut-on imputer cette violence qui s'empare de la société à l'impunité produite par les politiques de Bouteflika ?

Effectivement, certains comportements des politiques constituent une violence contre la population. Lorsqu'on voit quelqu'un qui a volé des milliers de milliards bénéficier de l'impunité, lorsqu'on voit un responsable ayant échoué dans la gestion promu à d'autres postes, lorsqu'on voit des ministres poursuivis par la justice d'autres pays, tout cela constitue une forme de violence contre les Algériens, quand on voit des fils de ministres bénéficier de largesses, la société ne peut que réagir violemment par rapport à tous les représentants du pouvoir parce que ces gens ne donnent pas le bon exemple dans la gestion du pays ; bien au contraire ils utilisent tous les moyens pour violenter cette population par leurs comportements et par l'impunité dont ils jouissent.

- Je parle de l'impunité dont jouissent ces islamistes responsables de la violence des années 1990. Cette impunité n'a-t-elle pas inspiré la génération actuelle ?

C'est fort possible. Aujourd'hui, les jeunes disent qu'ils ont perdu l'occasion de la décennie noire, ils voient des gens qui ont tué, volé, violé et qui, aujourd'hui, ont un statut très confortable dans la société. Pourquoi pas nous, se disent ces jeunes. La gestion du pays, dans tous les domaines, a fait en sorte que la corruption et le crime en général deviennent chose banale. En même temps, on a perdu tout le système de valeurs et toutes les institutions qui ont pour rôle de protéger ce système sont disqualifiées.


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