L'autopsie du corps de l'enfant Abderrahmane Goutar, décédé jeudi dernier après avoir été percuté par une voiture à 800 m de chez lui alors qu'il se défendait avec une pierre à la main, a été réalisée exceptionnellement dimanche à Touggourt en l'absence du médecin légiste de l'hôpital de Ouargla. Cinq jours après, les véritables circonstances de la mort du gamin restent mystérieuses, bien que des témoins oculaires affirment que ce dernier a été victime d'un enlèvement, qui a duré plus de cinq heures, d'agression sexuelle et d'assassinat au moment où sa famille s'inquiétait de ne pas le voir rentrer à une heure tardive de la nuit, alors qu'il était allé faire des courses pour sa mère. Les résultats des examens médico-légaux ne seront annoncés que dans dix jours par le procureur de la République près le tribunal de Ouargla, selon l'oncle de la victime. Lundi, en fin d'après-midi, des dizaines de personnes se sont rendues au domicile familial du défunt situé à Zaouïa II, dans la commune de Rouissat, pour présenter leurs condoléances aux parents du petit garçon. Après la prière d'al asr, son cercueil, porté par plusieurs personnes, a été conduit vers sa demeure éternelle. Des funérailles tristes et dignes ont ému l'assistance. Rappelons que Abderrahmane, âgé de 13 ans, était orphelin de père, il vivait avec sa mère sourde et muette et une fratrie constituée de deux garçons et d'une fille handicapée. Sorti jeudi, vers 20h, faire des emplettes chez l'épicier du coin, ce dernier a été violemment percuté par un véhicule à bord duquel se trouvaient trois jeunes. Bien loin de sa maison, un voisin a découvert son corps gisant dans une mare de sang. L'enfant agonisant a été évacué vers l'hôpital alors qu'il s'accrochait à une petite pierre. Plusieurs actions de protestation ont été organisées durant la semaine par les habitants du quartier qui dénoncent l'insécurité et l'absence des services de sécurité, ce qui engendre une multiplication du nombre d'agressions.
