L'organisation du Salon des technologies de l'information (TIC) à la Bibliothèque nationale du Hamma a été l'occasion pour les responsables du secteur de l'éducation de réaffirmer la nécessité d'intégrer ces outils dans les activités d'éducation, thème sous lequel a été placée la manifestation. Hadj Djillani, directeur général de l'Office national de l'enseignement et de la formation à distance (ONEFD), co-organisateur de cette seconde édition, fera remarquer, lors d'un point de presse improvisé, avant-hier, à la clôture du Salon, qu' « une décision politique et un effort des autorités sont nécessaires pour amarrer l'enseignement à la modernité d'autant plus que la volonté y est ». Pour le directeur, trois sentiments semblent se dégager de cette manifestation de trois jours. Le premier a trait au fait que ces instruments sont dorénavant intégrés dans l'esprit des visiteurs. « Les TIC sont là pour décloisonner et amener les gens à travailler de concert. » La deuxième impression est que l'école ne peut pas faire l'économie de ces instruments, relève le directeur en signalant que les TIC servent ainsi d'appoint à l'enseignement présentiel. Les nouvelles technologies seront mises à contribution pour participer à la formation des formateurs, affirme-t-il. Les travaux pratiques auxquels doivent participer les enseignants seront, ambitionne-t-il, dispensés à distance. Autre point développé par le conférencier, l'acquisition d'un PC par ces professeurs. Il fera lecture, à ce propos, des chiffres d'une enquête menée par la tutelle. Un échantillon représentatif de 5824 enseignants a été dégagé à l'occasion. Il a fait ressortir que 26 % des enseignants du primaire et du moyen disposent de micro-ordinateurs. Seuls 22 % sont initiés à l'utilisation de cet outil et 18 % d'entre eux ont une maîtrise plus au moins acceptable. Les chiffres font dire au responsable de l'ONEFD que l'Algérie est loin du compte. Autre aspect du phénomène et non des moindres, signale-t-il, l'engouement que suscite ce nouveau virage pris par les autorités. La présence de Microsoft, partenaire du département de l'Education, en est la preuve. Tout en démentant l'existence de négociations avec cette multinationale, il avouera que le marché reste convoité. Sur les résultats de l'opération Ousratic qualifié de mitigés, il avouera que « cette campagne peut consolider davantage la société de l'information à venir. Toutefois, les quelque 180 000 vendus dans le cadre de ce programme présidentiel restent insuffisants ». Avant d'ajouter : « L'Etat doit trouver les formules à même de faciliter l'accès à ces moyens en le subventionnant au même titre que les autres produits à large consommation. » Les organisateurs ont ressenti, selon M. Djillani, « le besoin des visiteurs de créer et de développer ces instruments ». A ce propos, il signalera que des commandes ont été passées. Toutefois, il ne s'étalera pas sur leur nature. De plus, Abdelkader Missoum, secrétaire général à l'Office, nous dira que 140 000 enseignants au niveau national seront amenés à terme au niveau de la licence. L'opération lancée cette année verra la formation d'un premier lot de 10 000 enseignants. « Il s'agit de 6000 enseignants pour le premier palier et de 4000 autres pour le moyen » 60 000 d'entre eux seront formés l'année prochaine et plus de 110 000 l'année d'après. La capitale où l'opération connaît des lourdeurs dues, signale le secrétaire général, à la restructuration que subit l'administration de l'éducation, « reste le parent pauvre de l'opération ». Il s'agit pour cette année scolaire de la formation de 67 enseignants d'arabe et de 4 autres de français pour le premier palier. Ceux de l'enseignement moyen s'élève à 25. « L'ONEFD, partenaire de l'opération, a procédé à la numérisation de l'ensemble de ses cours. Celle-ci est appelée à se développer davantage », dira M. Missoum Il indiquera, par ailleurs, que l'office s'est doté d'un site Internet sur lequel ont été mis tous les cours. Il est à noter que pas moins de 14 000 élèves reçoivent des cours à distance pour le seul centre régional d'Alger, signalera son directeur M. Brahimi. Par ailleurs, les enseignants, approchés battent en brèche les affirmations des responsables du secteur de l'éducation. « La formation doit se faire d'une manière rationnelle sinon on restera dans le stade du bricolage. Cela nécessite des moyens humains et financiers et un horaire suffisant », signale Omar, enseignant d'un lycée de la banlieue algéroise.