Un aménagement dans la procédure d'attribution du logement rural vient d'être introduit suite aux critiques ayant pointé une formule initiée à Témouchent et dont le succès l'avait fait généraliser à l'ensemble du territoire national par le ministère de l'habitat. En effet, il redevient aujourd'hui possible aux candidats à ce type de logement d'obtenir les crédits afférant à sa construite et de le réaliser soi-même. C'est ce que vient d'annoncer le chef de l'exécutif de wilaya lors d'une visite effectuée dans la daïra d'Aïn Kihel. Cependant, cette dérogation ne profitera qu'aux aspirants désireux de fonder leur demeure sur leurs terres agricoles, loin de toute agglomération. Par ailleurs, les crédits seront débloqués en trois tranches successives sur la base d'un contrôle des services techniques. Pour rappel, le ministère accordait auparavant directement au bénéficiaire les 2/3 du financement global, un montant qui se chiffre actuellement à 500 000 DA. En contrepartie, il était à la charge de l'allocataire de réaliser son logement par le biais de l'auto-construction. Or, il s'est avéré que nombre de bénéficiaires, soit détournaient les sommes obtenues pour d'autres usages, soit réalisaient de véritables gourbis. Le scandale a revêtu de criardes proportions lorsque des aides à la reconstruction accordées suite au séisme du 22 décembre 1999 avaient en grande partie été également détournées de leur objectif initial. Pis, ce qui devait servir à protéger les bâtisses du risque sismique a donné lieu à des travaux qui aggravaient le danger. Succès du programme LSP Des enquêtes devaient débusquer les fraudeurs et les traîner devant les tribunaux. Elles n'ont jamais abouti. C'est ainsi que de façon à s'assurer de la bonne utilisation des fonds publics, il a été décidé d'adopter la formule du LSP, le bénéficiaire devant contribuer avec une participation à verser à un promoteur choisi par l'administration. De la sorte, de petits ensembles de logements ruraux ont commencé à voir le jour dans nombres de communes, certains maires ayant réussi plus que d'autres à intéresser leurs administrés. A titre indicatif, en 2005, il a été livré 601 logements ruraux alors que 3 000 ont été inscrits dans le cadre du quinquennal 2005/2009. Sur ces derniers, 949 ont été lancés en 2005 dont 544 devraient être réceptionnés au cours de 2006. De même, 2 051 devront être lancés en réalisation cette année, ce qui permettrait de clore le programme avant terme. Il y a cependant lieu de signaler que si le prix de revient du logement ne dépasse pas le niveau de l'enveloppe financière accordée, c'est parce que les travaux de viabilisation sont pris en charge par le biais des PCD et des PSD alors que dans le cas du LSP ils sont à la charge du candidat au logement. Ce qui d'ailleurs explique en partie le succès du programme. Mais, pour aussi séduisante qu'elle soit, cette formule a fini par montrer ses limites puisqu'elle excluait de son champ d'application nombre de candidats désireux de voir leurs habitations édifiées sur leur exploitation agricole. En effet, les promoteurs ne pouvaient trouver leurs comptes dans la réalisation de logements individuels sur plusieurs sites pour les barèmes financiers arrêtés pour le programme.