Un fils de mineur immigré algérien, devenu avocat, ambitionne de gagner la primaire socialiste, et d'accéder au poste de maire de la grande ville du sud. Hacen Boukhelifa mène un combat pour lequel il s'investit totalement corps et âme : devenir maire de Marseille lors des élections municipales de mars 2014. Un combat pour un rêve absolu. Militant socialiste de longue date, d'abord dans le Nord-Pas de Calais dont il est originaire, puis depuis plus de dix ans à Marseille, cet avocat d'origine algérienne, inscrit aux barreaux de Paris et de Marseille, est candidat à la candidature socialiste lors d'une primaire citoyenne qui devrait avoir lieu en octobre 2013 pour départager les postulants. Depuis plusieurs semaines, il occupe le terrain hardiment, mettant toutes ses forces dans la bataille homérique dans la capitale du sud où personne ne fait de cadeau à personne. Un vrai parcours du combattant pour une campagne épique. Il faut dire que face à lui, les candidats ne sont pas des petites pointures : le député Patrick Menucci (qui était récemment du voyage à Alger avec le président de l'Assemblée nationale française), Eugène Caselli (président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole), la sénatrice et vice-présidente du conseil régional Samia Ghali, et bien sûr la ministre Marie-Arlette Carlotti. Ils vont tous se rencontrer cette semaine lors d'une première réunion de cadrage des candidats au siège de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône. Face à eux, Hacen Boukhelifa prétend simplement incarner le renouveau. Récemment, il a marqué un point important dans sa démarche en étant nommé secrétaire fédéral chargé de la coopération méditerranéenne par le premier secrétaire fédéral du PS des Bouches-du-Rhône. Il en profitait alors pour rappeler que selon lui, «le chantier de la coopération méditerranéenne est d'une importance cruciale, surtout ici à Marseille. En qualité de candidat aux primaires socialistes, je prends l'engagement de mettre Marseille au cœur de notre Méditerranée, et je ferai en sorte que Marseille devienne sous mon mandat de maire auquel j'aspire la capitale européenne de la Méditerranée et la capitale méditerranéenne de l'Europe.» Plus précisément encore, il nous indique vouloir travailler à un jumelage entre Alger et Marseille s'il est élu maire de la cité phocéenne l'année prochaine. Voilà qui ne manque pas d'ambition pour ce «fils de mineur algérien d'origine kabyle, cadet d'une famille de sept frères et sœurs», dont la famille est originaire d'Ifri-Ouzellaguen. L'envie d'aller au sommet remonte à son enfance : «j'ai réussi à me hisser par mon travail jusqu'au métier d'avocat, un engagement que je tente au quotidien de mettre au service du plus grand nombre et des personnes les plus minoritaires qui soient. Cette action professionnelle faite de dynamisme, de volonté et d'abnégation m'a permis de connaître la valeur de la famille, des mots, des actions et des choses et me conduisent depuis quelques années à m'engager dans la vie militante afin de défendre mes idées et de redonner à notre ville, Marseille, davantage d'ambition, de cohésion et de solidarité», dit-il dans sa déclaration de candidature. Il lui reste six mois pour convaincre les Marseillais de la justesse de sa candidature sur les marchés, dans des réunions et chaque semaine dans un café citoyen où il sent la mayonnaise monter. «Quelque part, j'en ai la conviction, les Marseillais sauront faire la part des choses et reconnaître l'authenticité de ma voix», et la voie qu'il leur propose. Une affaire à suivre.