La wilaya de Saïda manque durement de main-d'œuvre à tel point que les fellahs n'arrivent pas à dégoter d'ouvriers pour la récolte de fruits et légumes. Selon les agriculteurs interrogés, «en l'absence de main-d'œuvre, on fait appel à nos enfants et on travaille comme on peut». Hadj Tayeb, fellah de la commune de Rebahia, dira : «On a proposé du travail jusqu'à 2000 DA par jour, nourri et transport assuré, mais les jeunes boudent le travail de la terre qu'ils troquent pour le filet social, les prêts ANSEJ et CNAC, beaucoup plus intéressants.» Le même problème existe au niveau du chef-lieu de wilaya. Ainsi, le directeur de l'ANEM l'a annoncé en présence du wali : «L'entreprise chinoise chargée de la construction de 4 000 logements nous a demandé 3 000 ouvriers, main-d'œuvre qualifiée, que nous n'avons pas». Le wali a touché le directeur de la formation professionnelle présent lors de la réunion tenue à l'hémicycle de la wilaya dernièrement : «Il faut recenser tous les diplômés des 10 CFPA et les deux instituts sortis pendant les 4 dernières années avec leurs adresses.» Par ailleurs, les entrepreneurs se plaignent des demandeurs d'emploi affectés par l'ANEM. Ces derniers refusent l'assurance de la CNAS, car beaucoup ont bénéficié de prêts et veulent travailler dans le noir. Les sans-emplois les plus touchés ne sont pas contactés pour travailler ; il existe au niveau de l'ANEM 5000 demandeurs d'emplois, mais bon nombre d'entre eux ont trouvé d'autres créneaux porteurs ou travaillent dans d'autres secteurs sans aviser l'agence de l'emploi.