Les villageois de Raffour, une localité de plus de 10.000 habitants, située à 3 km à l'est du chef-lieu de la commune de M'Chedallah (à l'est de Bouira), ont organisé mercredi dernier une grève générale suivie d'une marche massive des citoyens depuis le village jusqu'au siège de la daïra. Exprimant leur colère contre la pénurie de l'eau et la mauvaise qualité de celle-ci, les villageois ont réclamé encore durant cette action, menée par environ 2500 personnes, la réfection de leur réseau d'alimentation en eau potable (AEP). Pendant la manifestation, les protestataires ont procédé à la fermeture des bureaux de la Direction de l'hydraulique et de l'Algérienne des eaux (ADE), avant de tenir un sit-in devant le siège de la daïra de Mechdallah. «Lorsque nous réclamons la rénovation du réseau AEP du village et une eau de qualité, sachant que des risques pèsent sur la santé des habitants à cause de la pollution de l'eau qui nous est servie, les responsables concernés arguent la cherté du projet, dont le coût est estimé à 4 milliards de centimes», déplorent des villageois de Raffour en avisant qu'il y a eu déjà plus d'une centaine de cas d'intoxication admis aux urgences l'été dernier, à cause de la défectuosité du réseau AEP du village. Les manifestants ont déployé des banderoles et des photos montrant la vétusté dudit réseau, rappelant «l'interconnexion qui a eu lieu alors entre le réseau AEP et celui de l'assainissement». Plus de 120 personnes, dont des écoliers, ont alors été atteintes par une gastro-entérite aigue. Dans une déclaration rendue publique, les membres du collectif des habitants de Raffour se disent «consternés par le désengagement des pouvoirs publics» face à leur problème d'eau potable. «Nous dénonçons la nonchalance de l'administration vis-à-vis d'un dossier d'une importance capitale, touchant directement la vie des citoyens», lit-on dans ce document. «Nous ne comptons pas faire marche arrière jusqu'à la satisfaction de nos revendications, car c'est la vie de nos enfants qui est en jeu», dira un membre du collectif de villageois. Les manifestants exigent notamment la «rénovation de tout le réseau AEP et le maintien de la réalisation d'un forage de renforcement en eau, engagé officiellement par l'ex wali de Bouira, lors d'une rencontre avec le comité du village en septembre 2012».