Du 24 au 29 avril aura lieu le Salon international du livre d'Abou Dhabi, grand rendez-vous des Emirats arabes unis avec une cinquantaine de pays participants. Sa démarche est essentiellement professionnelle. Aussi, il ne se réclame d'aucune audience populaire, le prix du billet étant fixé à 50 dollars US (par comparaison, 10 euros au Salon de Paris). Il est organisé par Kitab, une entreprise mixte créée par l'Autorité d'Abu Dhabi pour la culture et le patrimoine et la Foire internationale du livre de Francfort. L'aspect professionnel du Salon d'Abou Dhabi, qui s'est renforcé au fil des éditions, se traduit par la mise en place d'espaces et de commodités réservés aux négociations de droits. En 2010, plus de 220 lettres d'intention ont été signées dans le cadre du programme «Pleins feux sur les droits», initié en 2008 par la Foire de Francfort et portant sur les accords subventionnés. Il s'agit notamment des subventions finançant la traduction de textes de ou vers la langue arabe ainsi que des conventions de financement de droits entre éditeurs du monde arabe de nationalités différentes. En 2011, plusieurs rencontres ont été organisées sur des thèmes tels que le marché du livre arabe ou le négoce de droits. Toujours dans cette optique, le Salon d'Abou Dhabi accorde une place de choix, unique dans la région, aux technologies et services potentiellement concernés par l'édition et, particulièrement, l'univers numérique. Outre l'exposition des éditeurs, en augmentation de surface de 15% cette année avec un demi-million de titres, on compte la e-Zone et la Prestation-Zone où ont lieu des démonstrations et des séminaires sur des «questions transversales de pointe à la croisée de l'édition et de la technologie». Cette année, la e-Zone a quasiment doublé de surface. Le programme culturel du Salon ne néglige pas la dimension culturelle. Il accorde une importance particulière à l'éducation et à ses liens divers avec l'édition, l'une des missions de l'organisateur, Kitab, étant d'encourager la lecture au sein des Emirats arabes unis. Le programme d'échanges multiculturels est présenté comme tourné vers la tolérance et l'esprit d'ouverture. L'un des clous de la manifestation est la remise de prix littéraires dotés de montants financiers conséquents. Très convoité, l'International Prize for Arabic Fiction, sera décerné le 23 avril durant le salon. Quant au prestigieux prix du livre Sheïkh Zayed pour 2012-2013 sa longue liste a été publiée et comprend, dans la catégorie «Courts récits et nouvelles», l'œuvre d'Ahlem Mosteghanemi, «Al aswad yaliq biki» (Le noir te va si bien), parue en 2012 à Dar Nofal, Beyrouth. Seul écrivain algérien nominé, elle sera présente au Salon d'Abou Dhabi, aux côtés de Rachid Boudjedra, Samir Kacimi et Amara Lakhous, pour représenter la littérature algérienne actuelle et participer à des rencontres avec une cinquantaine d'écrivains du monde entier choisis pour leur renommée.