Un rapport élaboré par le ministère de l'Energie et des Mines affirme que plus de 33,5 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) ont été distribuées pour les besoins de la consommation locale en 2005, soit 7,3% de plus que l'année 2004. Ainsi, l'Algérie, qui, pour rappel, est classée au troisième rang parmi les pays producteurs de pétrole en Afrique et au 12e rang dans le monde, voit sa consommation nationale d'énergie augmenter d'année en année. Une augmentation qui est due essentiellement au développement que connaît le secteur industriel et aux besoins grandissants en consommation de gaz chez les ménages. Selon le dernier bilan rendu public par Sonatrach en février dernier, la production primaire d'hydrocarbures en 2005 a atteint 232,3 millions de tep, soit une hausse de 4% par rapport à 2004. La production en association a connu une augmentation de 18% par rapport à 2004, passant de 55 à 65 millions de tep. En matière de commercialisation, 170 millions de tep ont été vendues dont plus de 141,3 pour les exportations (133,4 pour 2004) et 28,5 pour le marché national. Durant la même année, il a été délivré 56 autorisations pour la réalisation de stations-services, 8 pour la mise en place de centres de stockage et de distribution des lubrifiants, 15 pour la distribution de lubrifiants, 34 pour l'extension de stations-services et 7 pour la réalisation de centres d'enfûtage. Une hausse de 6,2% a été enregistrée dans les exportations pétrolières constituées à hauteur de 52% de produits liquides passant de 137 millions de tep en 2004 à 145 millions de tep en 2005. Le ministère en charge du secteur explique cette croissance par l'augmentation des exportations de pétrole et de gaz naturel respectivement de l'ordre de 9% et de 13%. Le redressement du marché pétrolier constitue aussi un facteur de croissance puisque le brut algérien s'est établi, en moyenne, à 54,4 dollars, contre 38,5 dollars en 2004, soit un gain de 16 dollars par baril. En termes d'investissement, 5 000 millions de dollars, dont 1 281 millions apportés par les partenaires étrangers, ont été injectés dans le secteur pétrolier en 2005, souligne le rapport du ministère. Pour ce qui est du gaz, le ministère de l'Energie et des Mines affirme que la consommation locale de cette source d'énergie a enregistré à elle seule en 2005 une croissance de près de 8% pour atteindre 23 milliards m3. Outre le nombre d'abonnés, estimé actuellement à deux millions, 120 000 foyers ont été raccordés en gaz naturel dans soixante trois localités. Notons par ailleurs qu'une étude élaborée par la commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG) portant sur l'approvisionnement du marché national en gaz naturel sur la période 2006-2015 souligne que la demande annuelle en gaz pour l'année en cours s'élève à 17,43 milliards de m3, répartie sur trois types d'utilisation : centrales électriques, clients industriels et distribution publique. Pour la période 2006-2015, la même source affirme que la demande globale en gaz, pour le besoin du marché national, se situe entre 199,3 milliards m3 et 212,2 milliards m3. L'Algérie s'est-elle préparée pour cette échéance ? En tout état de cause, des experts affirment qu'une grande partie des réserves algériennes en hydrocarbures a déjà été produite, notamment le pétrole. « Sur les réserves initiales en place prouvées d'environ 10 milliards 200 millions de mètres cubes d'hydrocarbures liquides, seuls 25% d'entre elles sont considérés récupérables avec les procédés d'exploitation actuels », précise-t-on. Quant au gaz, les mêmes experts affirment que sur les réserves initiales en place prouvées d'environ 4 600 milliards de mètres cubes, 80% d'entre elles sont considérés récupérables actuellement, mais uniquement 15% de ces réserves ont été produits à ce jour. Environ 1000 autres milliards de mètres cubes de gaz sont considérés aujourd'hui comme réserves probables et possibles. Les questions que se posent les experts sont : où et quand peut-on trouver ce pétrole et ce gaz ? Facilement ou difficilement ? En grandes ou en petites accumulations ?