Grandir et devenir une référence pour les cinémas «d'ailleurs», c'est l'ambition que s'est fixée la chaîne Berbère Télévision, en organisant le 1er Festival international du film berbère, du 19 au 21 avril à Paris. Paris De notre correspondant Placé sous le parrainage de l'acteur franco-algérien, Daniel Prévost, de l'actrice algérienne, Jamila Amzal, et de l'acteur marocain, Saïd Taghmaoui, ce festival a coïncidé avec la commémoration du 33e anniversaire du Printemps berbère en Algérie. Plusieurs longs métrages et documentaires ont été diffusés au cinéma Les Trois Luxembourg, dans le 6e arrondissement de Paris. Parmi les films retenus, on peut citer, entre autres, celui de Azzedine Meddour La montagne de Baya, dans lequel l'actrice, Djamila Amzal, joue le rôle principal. En hommage au cinéaste Abderrahmane Bouguermouh, disparu récemment, son film La colline oubliée devait également concourir lors de ce festival. Dans la catégorie documentaires, les cinéphiles ont pu voir Furigraphier le vide d'Hélène Claudot-Hawad et Nathalie Michaud, un film sur la vie des nomades et des horizons interminables du désert, sans oublier Abdelkader et la guerre du Rif, de Daniel Cling. Autant d'images et de dialogues venus d'ailleurs avec un dénominateur commun, à savoir la problématique berbère d'avant et d'aujourd'hui. Hommage à Albert Camus Ce Festival international du film berbère se veut un espace d'échanges entre la France et les pays d'Afrique du Nord, selon Mohamed Saâdi, l'initiateur du projet. Profitant du centenaire de la naissance d'Albert Camus, le FIFB devait rendre hommage à ce monument de la littérature universelle. Le premier homme, qui vient de sortir sur les écrans français, a été programmé dans le cadre de ce festival. Le long métrage revient sur les souvenirs de l'auteur de L'étranger (1942) et de L'homme révolté (1951), etc. L'hommage du FIFB pour Camus est doublement motivé, puisqu'il était l'un des rares écrivains à évoquer les dures conditions de vie des populations kabyles, à travers notamment des articles publiés dans le journal Alger républicain, en 1939. Conscient des difficultés de lancer un tel événement, Mohamed Saâdi cherche, tout d'abord, à jeter les premières bases d'un festival qui s'épaissira au fur et à mesure des années et des productions. «C'est un début», a-t-il expliqué pour El Watan. En ajoutant que «le but est d'en faire un rendez vous annuel capable de rivaliser avec d'autres festivals du même genre et d'interagir avec eux». Le seul bémol réside dans l'incertitude de produire chaque année de nouveaux courts métrages, vu leur coût élevé. Interrogé, Daniel Prévost n'a pas caché sa joie d'être l'un des parrains du festival. «C'est un retour à mes sources. C'est une pierre que j'apporte à l'édifice, car le cautionnement de la culture berbère doit passer aussi par le cinéma».