Les précipitations assez importantes que le pays a connues ces derniers mois incitent à l'optimisme. Toutefois, en matière de céréaliculture, une bonne campagne de moisson dépend aussi des pluies printanières ; si celles-ci ne sont pas assez abondantes, les épis ne connaîtront pas la croissance voulue et les répercussions négatives sur les rendements seront inévitables. Hier, lors d'une rencontre organisée au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa s'est dit optimiste quant à une bonne campagne moissons-battages qui débutera dans les prochains jours, «pour peu que les pluies soient au rendez-vous dans les tout prochains jours». Selon le ministre, la région de l'Ouest promet une bonne récolte, mais un stress hydrique est constaté dans d'autres régions céréalières, à l'est du pays. Le recours à l'irrigation d'appoint est alors le seul moyen de «sauver» les récoltes, mais cette technique demeure encore à ses débuts. Sur tout le territoire national, c'est la wilaya de Guelma qui a réussi dans cette technique en parvenant à irriguer pas moins de 1200 ha. D'autres wilayas ont suivi l'exemple en réservant des superficies moins importantes, mais la généralisation de l'irrigation d'appoint n'est pas pour demain. Pourtant, comme l'a indiqué M. Benaïssa, le ministère de l'Agriculture a mis en place un dispositif de soutien, par le biais du Fonds national de développement de l'investissement agricole (FNDIA), pour la promotion des systèmes d'irrigation économiseurs d'eau. Pour les agriculteurs et les éleveurs porteurs de projets organisés en coopérative ou groupement d'intérêt commun, le financement accordé est situé à hauteur de 60% du coût des équipements d'irrigation acquis, contre 50% pour ceux exerçant à titre individuel. Le ministère de l'Agriculture précise, par ailleurs, que les superficies emblavées ont atteint, cette année, 3,4 millions d'hectares contre 3,3 millions d'hectares lors de la campagne précédente, en augmentation de 100 000 ha. Les quantités de semences livrées aux céréaliculteurs s'élèvent à 1,6 million de quintaux. Pas moins de 503 points de collecte au niveau national ont été également ouverts pour réduire les contraintes de transport et de livraison des céréales. Quant à la partie mécanique, près de 10 000 moissonneuses-batteuses, dont 1307 appartenant aux CCLS, ont été mises à la disposition des céréaliers. A ce propos, le responsable de la société Production de matériel agricole trading (PMAT) a rappelé l'importance du programme de renouvellement du parc national des moissonneuses-batteuses, dont 80% sont aujourd'hui défectueuses. Selon un céréalier, c'est cette défectuosité, d'ailleurs, qui est à l'origine de pertes estimées, chaque année, de 10 à 30% de la récolte.