Ayant évolué pendant dix ans en deuxième division, le MO Constantine dira, malheureusement, adieu à ce palier à la fin de saison pour rejoindre la division amateur. Certainement, beaucoup se demandent comment le MOC est tombé aussi bas pour devenir une équipe faible, incapable d'assurer son maintien en Ligue 2 devant des équipes tout juste moyennes. Le mal est sans doute plus profond. La saison a été, en effet, marquée par l'instabilité à tous les niveaux. Mais avant de s'approfondir sur ce point, il faut reconnaître que la direction de Madani a échoué dès le départ dans l'opération recrutement d'intersaison. Le MOC avait un effectif très limité en termes de qualité, partagé entre un groupe de vieux joueurs en fin de carrière rassasié de football et une deuxième partie formée de jeunes joueurs sans aucune expérience. Mais la faute de casting n'était pas la seule raison de cet échec. Après, il y a eu cette valse d'entraîneurs qui se sont succédé à la tête du club. Le coach brésilien, Alves, qui effectuait un bon travail, a été mis injustement à la porte après la débâcle de l'équipe face à l'USMB (5-0) lors de la 3e journée. Remplacé par Latrèche, ce dernier n'est jamais parvenu à relancer une équipe moribonde. Le technicien colliote est resté en congé payé pendant un mois et demi à cause de la fameuse grève des séniors C'est à partir de là que l'avenir du MOC a été mis en danger. C'est ce que pense aussi Latrèche, joint au téléphone par nos soins. Il déclare : «C'est cette grève qui est derrière les malheurs du MOC aujourd'hui. Moi, je suis resté en poste trois mois, mais honnêtement, on a bossé réellement que 15 jours, le reste du temps, les joueurs avaient l'esprit branché sur leur souci d'argent avec l'administration.» Après ce feuilleton, ce sont les conflits et les guerres internes qui ont pris le relais. Ces derniers n'ont jamais cessé entre les dirigeants. Le président du conseil, Kamel Madani, a été poussé à la porte de sortie, laissant le club dans une situation critique. Demigha, attendu par les fans comme le messie, n'a pas eu de chance lui aussi, des problèmes interminables ont déboulé sur son bureau, à commencer par le souci majeur dont souffre toujours le MOC, à savoir les dettes, lesquelles ont privé le club du mercato d'hiver. Dans la foulée, l'ancien joueur du club, Mechehoud, débarque pour sauver ce qui reste à sauver. Il a sous la main un effectif de jeunes inexpérimentés après le départ de la majorité des chevronnés. Incapable de renverser la situation, celui-ci a réussi juste à repousser la chute jusqu'à la 28e journée du championnat face à l'OM qui a été le faux pas de trop. Le MOC n'y échappera pas, le maintien est quasi impossible. Pour le président Demigha, cette relégation était inévitable et la grève est la cause principale. «Ça fait sept ans que le club joue le maintien dans ce palier. C'est la conséquence de toute une stratégie défaillante. Les joueurs recrutés par l'administration n'ont même pas pu assurer le maintien de l'équipe devant leur public. Je vous promets que beaucoup de choses vont changer au MOC très prochainement. Il y aura une feuille de route et un bon projet. On rendra à ce club son prestige et la place qu'il mérite vraiment», a déclaré en substance Demigha.