-L'ouverture de l'Eden de Bel Abbès est-elle une forme de développement du groupe au niveau national ? Avec notre expertise, nous nous sommes dit, qu'il fallait sortir de notre wilaya de prédilection en sachant qu'Oran est devenue relativement encombrée : Oran est la première wilaya en termes d'infrastructures hôtelières avec 156 hôtels, et voir si nous avons la capacité de nous projeter loin d'Oran. Nous avons créé 6 hôtels en 23 ans. Nous sommes venus à Bel Abbès et on a réussi. L'établissement a été achevé en 18 mois. Notre premier choix s'est porté sur Alger, mais malheureusement, depuis 2006 nous demandons une assiette foncière et nous n'avons eu aucune réponse. Nous sommes en train de développer 14 hôtels de 80 chambres sur 13 wilayas intermédiaires, qui sont dans un positionnement de 3 étoiles (moyenne gamme) après une étude de marché et d'impact, nous sommes au stade de la prospection. On ira dans des villes à fort potentiel. -Etes-vous encouragés par les autorités ? On se rend compte qu'il y a un changement dans la perception des pouvoirs publics. Quand tu vas dans des wilayas, la disponibilité des autorités locales est devenue manifeste : le wali t'accompagne. Ils se sont rendu compte que développer l'hôtellerie c'est développer la wilaya. Les banques accompagnent les investisseurs avec des modalités d'accès à des crédits à long terme, avec des bonifications. Ces deux facteurs conjugués sont des plus forts dans le domaine du tourisme. -Vous êtes en pourparlers avec la chaîne Best Wester. Est-ce un contrat de management ? La chaîne Best Western, n'est pas un contrat de management, c'est une chaîne volontaire : quand tu t'affilies, tu gardes la gestion propre de ton établissement. C'est une enseigne, il y a un forfait annuel que tu paies pour pouvoir bénéficier de son image, de leur formation, de leur mise à niveau et un pourcentage sur les réservations, qui viennent par le biais de leur central. Nous sommes en phase de certification. Beaucoup de chaînes hotelières commencent à s'intéresser au marché algérien, comme Holiday Inn, Radisson, la chaîne Melia, mais ils ne veulent pas investir. Nous avons développé notre propre label. -Comment vous situez-vous par rapport à la concurrence ? La concurrence pour nous est profitable. Nous demandons à ce qu'il y ait plus de concurrence, elle te force à améliorer la prestation. En 1999, on a ouvert Phoenix, on jouait tous seuls dans les 18 mètres, on fixait les prix que l'on voulait et la prestation n'était pas au niveau du prix que l'on demandait. En 2003, le Sheraton et d'autres hôtels ont ouvert. On s'est retrouvés avec une baisse drastique. Il y avait deux choix à faire : améliorer la prestation ou fermer. Nous avons investi dans la rénovation et la mise à niveau, la formation, la commercialisation. La concurrence fait baisser les prix au bénéfice du consommateur.