Minée par le chômage, la localité réclame sa part dans les projets de développement et la réalisation d'infrastructures de base. Située à une dizaine de kilomètres au nord de Bouira, la commune d'Ath Laâziz, englobant quelque 34 villages, et culminant à plus de 1 000 mètres d'altitude, semble recluse dans l'anonymat total. Peuplée de plus de 15 000 habitants, la municipalité n'a bénéficié d'aucun projet d'envergure pour faire sortir la région de son isolement. Le désespoir et l'absence de perspectives se conjuguent à tous les temps dans cette commune oubliée. Les jeunes, qui constituent une forte majorité de la population, n'ont aucune opportunité de décrocher un poste d'emploi. Il n y'a aucune entreprise, ni projet d'investissement pouvant offrir des postes de travail aux jeunes, qui traînent à longueur de journée dans leurs villages. Hormis les quelques postes existants dans le cadre de l'emploi de jeunes destinés au secteur des travaux publics, les jeunes, notamment les diplômés se trouvent désormais obligés d'aller dans les grandes villes. Cette situation due essentiellement à l'absence d'organismes pourvoyeurs d'emplois accentue de plus en plus la détresse de cette frange de la société. Dans les localités, y compris le chef-lieu communal, l'absence des infrastructures de base se fait sentir. «Rare où un haut responsable de la wilaya nous rend visite. Même dans la situation difficile liée aux intempéries, ce sont les villageois qui prennent l'initiative de dégager les routes bloquées par la neige et évacuer les malades vers l'hôpital de Bouira», commente un villageois, ajoutant : «Cela fait exactement plus d'une année que le CW05 est coupé à toute circulation automobile au niveau d'Ighil Oumanchar. L'unique route restante et qui relie les villages du chef–lieu communal à Bouira risque à tout moment d'être aussi coupée pour cause des glissements de terrain. Les pouvoirs publics se sont contentés uniquement d'annoncer des travaux de réhabilitation de la route via des déclarations faites dans la presse locale et à la radio mais sur le terrain rien n'a été encore fait». Des sommes colossales ont été déboursées dans l'aménagement des pistes mais la qualité des travaux effectués laisse à désirer, vu que les routes sont toujours dans un état déplorable. C'est le cas des chemins reliant les villages Chekouh, Ibourassen et Izouad. Pour l'alimentation en eau potable, la population locale se plaint du manque de ce liquide vital. «À l'approche de l'été, c'est le calvaire. L'eau coule rarement dans les robinets», affirme un villageois d'Ighil Boumouren. Les pouvoirs publics ont maintes fois annoncé le raccordement de cette région en eau potable à partir du barrage hydraulique de Tilesdit, mais en réalité rien n'a été exécuté sur le terrain. Le secteur de la santé accuse lui aussi un manque flagrant de structures. Les patients sont contraints de rallier les centres de soins de la ville de Bouira. Les structures existantes sont dépourvues du minimum. La population attend en outre l'arrivée du téléphone filaire, l'accès à Internet, et des projets de développement. Autant de requêtes que les habitants d'Ath Laâziz souhaitent voir prises en charge.