A l'esplanade de Riadh El Feth règne une certaine fébrilité. Un je ne sais quoi de festif dans l'air. En l'espace de cinq jours, elle est devenue un grand «village d'artistes» Un village dédié à la création, justement, à la faveur du 1er Salon national de créativité, qui s'est déroulé du 25 au 29 avril. Une belle et louable initiative lancée par l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (Onda), tombant à point nommé avec la célébration de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle (26 avril) et aussi celle du 40e anniversaire de l'Onda. Dans ce village d'artistes où on pouvait croiser un chanteur, un éditeur de musique et un producteur au centimètre carré. Ici, au stand Izem, la diva du chant saharien ,Hasna El Becharia, sirotant un café et s'insurgeant contre le piratage (elle a été victime d'un éditeur oranais), là, Soua Asla nous dévoile son tout premier album, là-bas, l'«entertainer» Hakim Salhi, enregistre en live avec le public sa nouvelle chanson Matkhalouhache, au stand du studio Olympia Artissimo, à côté, Cheikh Sidi Bémol saluant l'éditeur de Izem ou encore plus loin, des jeunes rappeurs s'opposant dans une battle. Bref, une cour des miracles fédérant les saltimbanques, des rencontres interactives entres anciens et jeunes auteurs, des chanteurs, des compositeurs, des break dancers, des tagueurs, des maisons de disques, des associations, des troupes du Sud algérien... Vulgarisation et pédagogie contre le piratage Et puis, en marge de ce salon, un festival faisant la promotion de jeunes talents et autre scène musicale actuelle, tels que Amel Zen, Kawtar, Linda Blues, Myriam Mehidi, Yousra Chatila, Sido La Dose, les groupes Jaristes, Wlad Bambara, El Dey, Freekline avec comme têtes d'affiches le grand chanteur marocain Abdelwahab Doukali, Takfarinas, Bilal, Hakim Salhi ou encore Mohamed Lamine. «Ce Salon, c'est une approche de sensibilisation. Une culture qui condamne le piratage. Je voudrais que le lycéen ait honte d'acheter un CD piraté. Je combats l'acte lui-même qui est illicite. Il s'agit de sensibiliser les écoliers, les lycéens, les collégiens et les étudiants. Je lance un appel au ministère de la Justice pour travailler ensemble, la main dans la main contre le piratage et pour le respect et la protection des droits d'auteur», soulignera Bencheikh El Hocine Sami, directeur général de l'Onda.