En diminution pour la deuxième année consécutive, l'effectif global des élèves devant se diriger vers les établissements scolaires est estimé à 7 805 000 élèves tous paliers confondus contre 7 852 000 lors de la rentrée scolaire 2003/04. Avec cette précision que, pour cette année, ils ne seront que 4 398 000 élèves à rejoindre l'école primaire, alors qu'ils étaient, l'année dernière, 4 508 000, soit une diminution de 110 000 élèves. Ce sera la cinquième année consécutive où l'on enregistre cette croissance négative pour ce palier de l'enseignement. C'est ce que reconnaît le ministère de l'Education nationale dans un communiqué rendu public hier à propos de la rentrée scolaire 2004/05. La diminution du nombre des nouveaux scolarisés doit nécessairement alerter les pouvoirs publics. Il s'agit d'identifier les causes de cet état de fait, sachant que l'Algérie s'est engagée, lors du sommet du G8 de juin dernier, à s'attaquer au problème de l'analphabétisme. Ce problème est d'autant plus grave qu'il vient s'ajouter à celui de la déperdition scolaire. Cependant, le département de Boubakeur Benbouzid relève « une amélioration sensible des conditions de scolarisation ». Pour l'enseignement primaire, indique-t-il, le nombre d'élèves par classe sera de 33,71 cette année, alors qu'il était de 35,36 en 2003 et de 36,57 en 2002. Ce ratio national, qui se situait autour de 41, il y a cinq ans, est particulièrement suivi par les instances internationales, dont l'Unesco. Mais toujours est-il que la situation reste préoccupante dans neuf wilayas. Celles-ci accusent des taux supérieurs à 40 comme à Tébessa (43,87), à Biskra (43,71) ou à Djelfa (43,19). Le communiqué apporte même des précisions qui choquent. « Et si le taux moyen de la wilaya est supérieur à 40, cela signifie qu'il dépasse les 50 et atteint même 60 dans certaines communes et localités de ces wilayas », est-il écrit. A propos des effectifs, les collèges recevront 2 249 000 élèves (contre 2 222 000 en 2003), alors que les lycées accueilleront 1 158 000 élèves (contre 1 122 000 en 2003). La prise en charge de tous les élèves sera assurée par 336 000 enseignants auxquels vont s'ajouter 4000 autres à la faveur de l'ouverture de nouveaux postes budgétaires décidée lors du Conseil ministériel du 21 août dernier. Une opération de recrutement a été lancée pour combler le déficit de 1500 instituteurs nécessaires afin d'encadrer l'enseignement de la langue française qui se fera à partir de la deuxième année primaire. Par ailleurs, les élèves seront désormais tenus de passer les épreuves d'éducation physique et sportive au même titre que les autres épreuves de l'examen du BEF et du baccalauréat. Quant aux surdoués, après les classes de mathématiques et de philosophie ouvertes en 2003 à Oran et à Constantine, ils pourront désormais suivre une troisième filière (techniques mathématiques). En plus des deux précitées, trois autres wilayas sont chargées d'accueillir cette catégorie d'élèves (Alger, Ouargla et Béchar). Pour les établissements de l'enseignement privé, ceux-ci doivent se mettre en conformité avec le décret du 24 mars 2004 pour ouvrir leurs portes à compter de septembre 2005. Enfin, la rentrée scolaire est prévue le samedi 11 septembre pour les wilayas du Nord et une semaine plus tard pour les wilayas du Sud. Pour le Nord, le personnel administratif rejoindra son poste dès aujourd'hui et les enseignants le 5 septembre, alors que pour le Sud, le premier le fera le 4 septembre et les seconds le 12 du même mois.