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L'écureuil de Berbérie victime d'un vaste trafic
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Publié dans El Watan le 10 - 05 - 2013

Ce petit animal originaire du désert a fait son appartition sur la côte algérienne, où il est capturé pour être revendu.
Les associations estiment que cette espèce protégée est menacée de disparition.
Mardi 27 novembre 2012, des agents de la Conservation des forêts de Annaba procèdent, avec la gendarmerie, à la saisie de 17 écureuils de Berbérie dans une animalerie qui a pignon sur rue. Une plainte pour détention d'animaux protégés a ensuite été déposée auprès du tribunal de Annaba. S'il faut se féliciter de cette opération déclenchée en fait par une équipe d'universitaires, il faut cependant commencer à s'interroger sur la lenteur de la procédure judiciaire, la première du genre pour cette espèce protégée aujourd'hui au centre d'un vaste trafic.
L'écureuil de Berbérie ou Barbarie, qu'on appelle aussi écureuil de Gétulie ou écureuil d'Afrique du Nord, est peu connu du grand public en dehors des populations sahariennes et plus précisément celles qui se trouvent de part et d'autre de l'extrémité ouest de l'Atlas saharien, la région tout autour de Aïn Sefra, à cheval sur les wilayas d'El Bayadh, Naâma et Béchar. C'est la partie orientale de son aire de répartition qui se prolonge vers l'ouest dans le Moyen et Haut Atlas marocain jusqu'à l'océan Atlantique.
«Paradoxe»
On le retrouve encore plus à l'ouest dans les îles Canaries où il a été introduit et s'y est développé pour devenir une espèce invasive nuisible. Vers l'est, on le signale en Tunisie et dans l'ouest de la Lybie. C'est en fait une espèce également très mal connue et si par endroits, comme au Maroc, elle est considérée comme abondante ce qui vaut d'être rangée dans la catégorie «LC'» (préoccupation mineure) de la liste de l'UICN, elle est plus rare en Algérie où elle est portée sur la liste des espèces protégées. Oui, il y a comme un paradoxe qui n'en est pas, car une espèce peut être nuisible à un endroit qui n'est pas son milieu naturel et en danger dans son aire naturelle. On l'appelle anzitt ou anzid dans le sud-ouest selon que c'est un mâle ou une femelle et dans l'Edough (Annaba) où il été observé aussi on l'appelle sbieet el firane (le petit lion des souris). Mais que fait-il à Annaba, si loin de son aire naturelle ?
10 000 DA le couple
Depuis plusieurs années, des associations de la région de Aïn Sefra dénoncent une chasse intensive de l'écureuil de Berbérie (Atlantoxerus getulus). Il est différent des autres espèces d'écureuil. Pas farouche du tout, avec son joli pelage roux, ses deux bandes sombres et sa longue queue plate qui le différencie nettement, facile à élever en cage, il est devenu rapidement l'objet d'un commerce juteux. Pourchassés jusque dans la réserve naturelle, bientôt Parc national, du Djebel Antar à Aïn Sefra, qui abrite la plus grande colonie algérienne, les couples d'écureuils sont revendus jusqu'à 10 000 DA dans tout le nord du pays par un réseau bien approvisionné. On signale des grossistes à Oran, Chlef, Chéraga, Boudouaou et au marché d'El Harrach, le vendredi.
Enquête
A Annaba, les vendeurs disent le faire venir du Djebel Edough où des personnes dignes de foi, comme l'apiculteur Jalel Hadj-Moussa, confirment cette présence. Ces incertitudes sur leur origine a amené Mahieddine Boumendjel, enseignant-chercheur à l'université d'El Tarf, à mener une enquête qui l'a conduit jusqu'au Maroc. S'agit-il de la même espèce ou d'une sous-espèce qui s'est différenciée par l'éloignement géographique ? Des populations se sont-elles adaptées aux conditions humides de l'Egdough mais aussi du massif du Bougaroun, à l'ouest de Collo, où on signale sa présence comme celle de deux animaleries à Skikda qui revendent les écureuils ?
Vente sur le web
«Au Maroc, on ne joue pas avec ça», nous dit Mahieddine Boumendjel. «J'ai tout tenté pour me procurer des individus. J'ai fait toutes les animaleries de Rabat et de Casablanca : pas un seul écureuil. Il n'y a pas de vente d'anzitt au Maroc, pas de réseau», affirme M. Boumendjel. Pourtant, des sites web proposent à Paris des écureuils de Berbérie «provenant du Maroc». Les réseaux algériens auraient-ils des prolongements jusqu'en Europe ? Dans ce cas, il faut craindre le pire pour cette espèce qui, même si elle se reproduit sans difficulté en captivité, risque de disparaître de son aire naturelle d'origine si elle est au centre d'un trafic aussi lucratif. Et ces animaux qui peupleraient les massifs forestiers du nord-est du pays d'où pourraient-ils provenir ? Sur le forum des Forestiers algériens, on apprend que l'écureuil existe dans d'autres régions du Sahara, à Bordj Omar Idris (Illizi) pour des spécimens relâchés dans le Parc national de Tlemcen.
Statut
Il a été aperçu dans le Hodna ou le long de la route entre Médéa et Djelfa. Mais le plus probable est que des individus se sont échappés ou volontairement introduits notamment pendant la colonisation. On ne sait pas beaucoup de choses sur ce petit animal très attachant qui vit encore à l'état naturel mais sous la menace de changer de statut pour devenir uniquement un animal d'élevage et de compagnie. Les individus récupérés à Annaba lors de la saisie ont été transférés au parc animalier de Braptia dans le Parc national d'El Kala. Ils font l'objet d'observation et de recherches par l'équipe de Mahieddine Boumendjel.
Walt Disney, un vieil ami
On ne peut, en effet, protéger une espèce que si on la connaît suffisamment. Le chemin est encore long, mais on peut d'ores et déjà protéger les sites de reproduction naturelle connus de l'espèce et en rechercher d'autres s'ils existent. Pour l'heure, cette protection passe inévitablement, selon M. Boumendjel, par le démantèlement des réseaux qui se sont constitués pour exploiter l'écureuil. Il faut également que le public découvre ce petit animal comme il connaît les gazelles, le fennec etc. Comment ? Savez-vous que le plus grand ennemi des chasseurs n'est autre que Walt Disney ? En donnant à ses héros de dessins animés les apparences d'animaux, il a forgé une conscience chez plusieurs générations, pas seulement aux Etats-Unis, mais dans le monde entier.


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