Faune n Considéré comme une espèce en voie de disparition, le cerf de Berbérie est réintroduit dans son milieu naturel, les massifs forestiers algériens. Le centre cynégétique de Zéralda, qui a effectué récemment le second lâcher de cerfs de Berbérie dans le massif forestier d?Akfadou (Béjaïa), s?est lancé, depuis 1995, dans une opération de réhabilitation et de réintroduction de cet animal, autrefois endémique de l?Afrique du Nord, dans des sites pilotes qui sont ses biotopes naturels. Ces sites sont situés dans les massifs forestiers des wilayas de Béjaïa, Guelma, Skikda, Annaba et Jijel sur une bande côtière où il a été localisé et où des projets de réimplantation de cet animal sont lancés ou en voie de l?être grâce au travail de plusieurs réserves et centres, dont celui de Zéralda. L?équipe pluridisciplinaire (zootechniciens, biologistes, écologues et ingénieurs des forêts) du centre de Zéralda qui travaille sur le projet depuis les années 1990, a indiqué que cette opération, au-delà des préoccupations environnementales dans la perspective de préservation de la biodiversité, s?inscrit dans le cadre de la préservation d?un patrimoine biologique national puisque le cerf de Berbérie, comme son nom l?indique, est une espèce de l?Afrique du Nord ou plus exactement du nord de l?Algérie et de la Tunisie. Ce dernier a vu son aire de répartition se morceler et rétrécir au fil des ans, allant jusqu?à le menacer de disparition, selon les écologues, alors que sa présence au quaternaire couvrait tout le Tell oranais et même le centre du Sahara. La population de cerfs de Berbérie était estimée, en 1960, à 200 sujets répartis entre les forêts du nord et de l?est de l?Algérie, dont une dizaine seulement en Tunisie, selon les responsables du centre cynégétique de Zéralda. Cette situation a conduit l?Union mondiale pour la nature (Umpn) à le classer dans le tableau C de la Convention africaine de 1969 qui stipule que celui-ci «ne peut être chassé ou capturé que sur autorisation de la plus haute autorité compétente et ce, dans l?intérêt national ou dans un but scientifique». Depuis, le programme national de développement et de repeuplement de la faune sauvage, lancé par l?Agence nationale de la protection de la nature, a initié une opération de reproduction du cerf de Berbérie dans la réserve de Braptia, considérée comme un centre national de multiplication de cette espèce qui sera implantée dans plusieurs réserves, dont celles de Beni Salah, de Guelma et le centre cynégétique de Zéralda. Ce dernier, qui a récupéré 8 cerfs, dont 4 de divers parcs zoologiques et 4 autres des réserves de Mascara et d'El-Kala, a, depuis, enregistré la naissance de 21 cerfs dont une partie a fait l?objet de deux opérations de lâchers dans la forêt d?Akfadou (wilaya de Béjaïa) considérée comme son biotope naturel. Un troisième lâcher est programmé pour le mois de juin prochain, toujours dans la même zone, avant de l?élargir à d?autres sites comme la forêt côtière de Collo, l?Edough de Annaba et le parc national de Taza, à Jijel.