Les conditions d'hébergement dans les cités U de la wilaya de Boumerdès et les moyens se trouvant au niveau des facultés n'incitent guère les étudiants à exceller dans leurs études. Exiguïté des chambres, la mauvaise qualité des repas, l'absence d'Internet, sont autant d'insuffisances qui reviennent dans la bouche des étudiants. «Ces carences ne me donnent plus l'envie d'apprendre pour avoir un diplôme qui me garantirait un avenir», s'inquiète Sofiane. L'exemple le plus édifiant illustrant cette amère réalité est constaté à la cité U. des garçons du chef-lieu de wilaya. «On dort à 7 dans la chambre. Les matelas et les oreillers sont très sales. Les douches sont dans un état déplorable, car elles n'ont jamais été nettoyées. La cité compte une dizaine de pavillons, mais il n'y a que trois qui ont été aménagés. Les responsables ne les ont même pas dotés de chauffage. Nous nous chauffons, pour la plupart, à l'aide de résistances qui consomment trop d'énergie, ce qui provoque des chutes de tension, notamment en période de froid», résument Yacine, un étudiant en 1e année master spécialité «Mécatronique». De l'autre coté de la route, on trouve la résidence de l'Institut national des hydrocarbures (IAP). «Là-bas, ils sont gâtés par rapport à nous. La cité est dotée de toutes les commodités», ajoute Yacine. Pour lui, le plus grand problème dont souffrent les étudiants est le manque de connexion internet, et ce, que ce soit à la cité ou au niveau des facultés. «Cela fait plusieurs mois qu'on nous a promis d'installer le réseau wifi dans la cité, mais en vain. Pour le moment, la plupart d'entre nous se connecte dans les cybercafés à des prix exorbitants», se plaint encore Yacine. Un autre étudiant de la faculté des Sciences de l'ingénierie relève le manque de matériels dans les ateliers, précisant que certaines machines n'ont jamais fonctionné en raison de leur état vétuste. Qu'en est-il de la qualité des repas ? «Très mauvaise», répond Hamza, qui réside à la cité garçons de Boudouaou. «On avait déjà fait une grève à cause de ce problème. L'Etat dégage des milliards pour le secteur de l'Enseignement, mais on nous sert des repas qui valent 50 DA», regrette-t-il, estimant que si ce n'est l'éloignement de leurs domiciles, aucun étudiant ne restera dans la cité U.