Des apiculteurs assurent qu'ils éprouvent toutes les difficultés du monde à commercialiser leur produit. De part la richesse de leur flore mellifère conjuguée à un climat propice, les régions montagneuses du nord de la wilaya offrent des opportunités indéniables favorisant l'intensification de l'élevage des abeilles. De Tassala Lamtaï à Amira Arrès, en passant par Beinen, Chigara, Hamala, et jusqu'à la périphérie de la ville de Mila, la filière vit, ces dernières années, un essor perceptible. L'on compte au 1er trimestre de l'année en cours pas moins de 30 800 ruches pleines, donc productrices de miel. L'opération d'essaimage (pose de ruches vides sur les pleines pour créer de nouveaux essaims) bat son plein. A cet effet, un cadre de la direction des services agricoles nous indique que «les ruches vigoureuses sont utilisées pour la reproduction». Et d'ajouter : «L'effectif total des éleveurs avoisine les 3200, dont près de 2500 ont bénéficié d'aide et de subvention dans le cadre du développement agricole (FNDA, FNRDA et FNDIA).» S'appuyant sur la progression des statistiques de production de miel, soit 1013 q en 2011 et 1644 en 2012, le même responsable estime que «l'apiculture a de beaux jours devantelle». En dépit de cette avancée prometteuse, des contraintes rédhibitoires se dressent devant l'évolution et l'épanouissement de ce créneau qui fait vivre des centaines de familles. Les circuits de distribution font défaut Un spécialiste en la matière s'explique : «Le secteur connaît des hauts et des bas, la raison étant que le fellah doit couver au quotidien ses ruches, surtout durant la période d'essaimage qui commence fin juin début juillet. Il est astreint de les implanter (les ruches) dans des endroits à l'abri des vents dominants. Il est aussi tenu à la pose, tout autour, d'une clôture de protection pour éviter leur piétinement par le bétail». Un autre intervenant affirme, quant à lui, que «nonobstant ces couacs, le miel de montagne est d'une très bonne qualité, car les abeilles y mangent le meilleur pollen et butinent les espèces fruitières en abondance dans ces zones». Contactés à la faveur d'une exposition sur la production de miel, des apiculteurs assurent qu'ils éprouvent toutes les difficultés du monde à commercialiser leur produit. Selon eux, il n'existe aucun réseau ou structure spécialisée dans la distribution. «La concurrence sauvage induite par l'importation tous azimuts du miel constitue un grand problème quant au placement de notre produit sur le marché. Nous écoulons notre récolte de gré à gré et à doses homéopathiques, sinon nous la destinons à la consommation domestique.» Un ingénieur en agriculture conforte ce constat : «Je connais des éleveurs à Amira Arrès, Hamala, Beinen Chigara et Grarem, qui ont des stocks variant entre 20 et 40 q et qu'ils n'ont pu solder par manque de circuits de commercialisation.»