De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati La campagne 2008/2009 dans la filière de l'apiculture dans la wilaya de Tizi Ouzou s'est achevée le 30 septembre 2009 avec un dépassement des prévisions de plus de 60% en termes de production de miel. En effet, les services de la direction de l'agriculture de la wilaya estimaient les prévisions pour cette saison à quelque 1 500 quintaux de miel alors que la production a finalement atteint plus de 2 400 quintaux, soit un rendement de 6,6 kg de miel par ruche récoltée. Cette saison 2008/2009 a également connu la production de 42 138 essaims d'abeilles, selon M. Saïd Begriche, responsable des petits élevages (apiculture, aviculture et cuniculture) au sein de la Direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Tizi Ouzou qui fera part du record des 42 kg de miel produit par une seule ruche lors de cet exercice. Il relativisera, cependant, le rendement global de ce produit et citera plusieurs explications probables, dont la faiblesse d'un certain nombre de ruches (due essentiellement aux mauvaises conditions d'hibernation), la surcharge en ruches constatée dans certaines zones et le faible potentiel mellifère de certaines zones choisies par les apiculteurs de la région. Même si notre interlocuteur ne le dit pas, des apiculteurs se refusent à déclarer la totalité de leur production par peur des services fiscaux mais aussi par superstition, le légendaire mauvais œil étant toujours d'actualité. Pour ce responsable, la situation de la filière apicole dans la wilaya de Tizi Ouzou est bonne. Ce qui lui fait dire que cela est principalement le fait que 90% des apiculteurs de la wilaya maîtrisent les techniques d'élevage. Ce qui n'était pas le cas, il y a une décennie, selon notre interlocuteur qui n'omettra pas d'évoquer l'apport considérable du Fonds national du développement des investissements agricoles (FNDIA), anciennement appelé FNRDA, dont les apiculteurs ont bénéficié depuis son lancement en l'an 2000. Ce même fonds qui a permis à la wilaya de Tizi Ouzou d'atteindre un chiffre de 90 000 ruches pleines, avec un pic de 113 000 ruches en 2006 alors qu'avant l'an 2000 la wilaya n'avait jamais dépassé les 30 000 ruches. Et le programme de formation, abrité régulièrement par l'ITMAS de Boukhalfa et initié au profit des agriculteurs en général et des apiculteurs en particulier, n'est pas étranger à la maîtrise par les apiculteurs des techniques d'élevage. Notamment à propos de la question de la préparation des ruches à l'hibernation qui n'a pas toujours été une occupation majeure des apiculteurs traditionnels. En effet, les ruches sont concernées par ce que l'on appelle dans le jargon apicole les travaux d'automne, s'étalant du 15 septembre au 15 novembre, et qui consistent en des actions censées aider les ruches à supporter la rudesse de l'hiver, dont le traitement contre la varoise et l'alimentation en sucre nourrissant des ruches faibles. Donc, c'est tout cela que les apiculteurs de la wilaya de Tizi Ouzou, globalement, maîtrisent et qui fait que, pendant des années, ces derniers ont approvisionné ceux des autres wilayas du pays en essaims d'abeilles. Des apiculteurs implantés dans les soixante-sept communes que compte la wilaya de Tizi Ouzou et qui ne se contentent plus de produire du miel et des essaims puisque, selon M. Begriche, la gelée royale, le pollen et la propolis, connus pour leurs vertus médicinales, sont également produits par la filière apicole de la wilaya. La situation de la filière apicole dans la wilaya de Tizi Ouzou est considérée comme bonne par les responsables des services agricoles et c'est ce qui explique leur optimisme à propos du présent exercice avec des prévisions de production de 1 730 kg de miel et pas moins de 45 000 essaims d'abeilles. La production d'essaims est toujours encouragée dans le but de repeupler les ruches, dit encore Saïd Begriche qui reconnaît, cependant, que la vente des essaims a connu une réduction considérable entre 2004 et 2005. Reste la question de la commercialisation du miel dont une partie échappe au circuit économique. La coopérative apicole de service de la wilaya de Tizi Ouzou, créée par les apiculteurs eux-mêmes et qui met en vente la production des apiculteurs mais aussi des intrants apicoles, ne suffit pas pour contourner le circuit économique national. Surtout si un jour la filière apicole de la wilaya décidait de faire un clin d'œil à l'exportation. Et, pourquoi pas, ne sommes-nous pas des importateurs de miel d'Arabie saoudite et d'ailleurs ?