Vingt-trois apiculteurs ont pris la peine de venir au centre sportif et culturel du chef-lieu de la wilaya de Tipaza afin d'exposer, du 22 au 24 août courant, leur production de miel et ses dérivés. Cette manifestation a été initiée par la Chambre de l'agriculture de la wilaya de Tipaza, qui a agi en partenariat avec la direction des services agricoles et l'association des apiculteurs de la wilaya de Tipaza. Cette rencontre des professionnels de cette filière avait trois objectifs : la préservation de l'investissement réalisé dans le cadre du PNDA, une exposition pour la vente des différents types de miel et enfin, sensibiliser les apiculteurs sur la traçabilité de leur production de miel. Selon les statistiques officielles de la wilaya de Tipaza, le nombre global de ruches existantes s'élève à 12 700, représentant un investissement de 130 267 89 DA, alors que 10 148 ruches d'une valeur totale de 51 363 102 DA ont été acquises dans le cadre du FNDRA. La production de miel officiellement déclarée s'élève à 1000 quintaux, sachant que de nombreux apiculteurs continuent à dissimuler leur production. 3000 ruches viennent d'être affectées au niveau des zones rurales de la partie ouest de la wilaya, dans le cadre du Ppdri. La wilaya de Tipaza compte 150 apiculteurs selon l'association des apiculteurs de cette wilaya. Le président de cette association s'enorgueillit d'une production de plus de 10 variétés de miel dans la wilaya ; néanmoins, il dévoile les difficultés rencontrées par ses pairs dans l'exercice de leur métier. Il s'agit notamment, de l'absence des médicaments dans le marché national pour le traitement des ruches durant les étapes de production, l'indisponibilité des ruches, la multiplication des vols des récoltes de miel, l'utilisation des pesticides sans le respect des règles par les agriculteurs, les incendies de forêt et, enfin, la difficulté dans l'écoulement du miel « made in bled » et ses dérivés. Le rendement moyen d'une ruche est estimé à 11,05 kg de miel. Le représentant de l'Institut des techniques d'élevage de Baba Ali a mis l'accent sur la labellisation du miel des apiculteurs nationaux, annonçant la création d'un laboratoire d'analyse physico-chimique et polennique des miels. « L'Etat s'attend maintenant à un bond qualitatif de la part des apiculteurs, dit-il ; certes, pour la certification du miel, le problème juridique persiste, mais ce miel produit à l'échelle nationale appartient à l'économie souterraine ; d'où la nécessité de la création d'un marché du miel, d'autant plus que le miel importé a investi les étals », conclut-il. L'orateur a mis en garde les apiculteurs contre l'existence sur le marché de miel frelaté. En matière de formation, 80 apiculteurs ont bénéficié d'une formation. Un intervenant a souligné que la majorité des apiculteurs algériens ignorent l'essaimage artificiel, une technique qui permet non seulement de renouveler l'élevage, mais également de choisir la bonne race des abeilles. La transhumance a été évoquée dans les interventions des spécialistes. Il y a lieu de préciser qu'en plus des problèmes vécus par les apiculteurs, les spécialistes s'inquiètent aussi de la diminution dramatique de la flore mellifère, à cause des incendies criminels des forêts, la reconversion des vergers et le vieillissement des arbres. Enfin, il y a lieu de noter l'exposition des dérivés du miel de la part d'une biologiste qui travaille avec les chirurgiens et les salons d'esthétique. Un nouveau créneau qui favorise les traitement « bio ».