" Une récolte de 5.600 quintaux de miel est attendue cette année, dans la wilaya de Skikda ", a indiqué à l'APS , un responsable de la direction des services de l'agriculture (DSA).La même source souligne que ces prévisions tiennent compte de l'extension des exploitations, avec la distribution de 59.000 ruchers à travers la wilaya, depuis 2000, dans le cadre du fonds national de régulation et du développement de l'agriculture (FNRDA). Ce dispositif de soutien à l'agriculture a permis , explique t-on " de multiplier par 4 le nombre de ruches dans la wilaya de Skikda qui comptait 14.000 ruches en 2000 ". Le rucher vide coûte 2.000 DA, contre 5.000 DA pour le rucher plein, des prix qui ont permis d'aider 2.400 apiculteurs que compte la wilaya, à réaliser des extensions conséquentes. Les principales localités productrices sont constituées par Sidi Mezghiche, Ramdane Djamel et Collo, qui produisent essentiellement du miel d'eucalyptus, souligne-t-on à la direction des services de l'agriculture. malgré tous ces efforts , la production de miel n'est pas pour autant aussi importante qu'il y a quelques années. L'apiculture dans la wilaya de Skikda, à l'instar de beaucoup de régions, est confrontée aux méfaits de l'usage des pesticides dans l'agriculture, qui ont détruit un grand nombre d'essaims, déplorent les responsables locaux de l'agriculture. Hélas, cette situation n'est pas spécifique à la région. Dans la wilaya de Biskra également, l'apiculture connaît de nombreux problèmes. Pourtant , en 2007, la DSA de Biskra a soutenu l'implantation de 350 ruches, et la dynamisation de ce secteur s'est poursuivie jusqu'au en 2008. Ainsi, 547 apiculteurs, dûment inscrits à la Chambre d'agriculture de Biskra, exploitent actuellement quelque 12 000 cellules mellifères produisant de 36 000 à 40 000 kg de miel par an. Malheureusement, de nombreux apiculteurs et agriculteurs, secoués par la surmortalité de leurs abeilles qui est due, selon eux, à la persistance de la sécheresse, aux insecticides et à certaines maladies, sont plongés dans l'inquiétude et la perplexité à cause d'une chute pressentie de la production de miel. A Tolga, Lichana, Sidi Okba, Mezaïra, Aïn Zaâtout, Djemorah, Sidi Khaled et Doucen, c'est la même rengaine qu'ils entonnent : " La production de miel sera faible cette année". Beaucoup de facteurs sont à l'origine de cette situation. Car il faut retenir que la production de miel n'est pas uniquement une affaire de ruches et de champs de fleurs. Comme toute autre culture, elle est tributaire des conditions climatiques. Le vent d'Est, la pluie et le gel sont les ennemis de l'apiculteur. Liée à la nature, la récolte ne peut être contrôlée. Elle est variable d'une année à une autre. En moyenne, une colonie d'abeilles de 50.000 ouvrières produit de 20 à 60 kg de miel par an. L'expérience, le savoir-faire et la technicité de l'apiculteur font aussi la différence. On ne s'improvise pas apiculteur. C'est un métier qu'il faut maîtriser. La première des conditions est d'avoir des connaissances approfondies en biologie et une culture de la flore. Les conditions climatiques défavorables enregistrées cette dernière décennie ont poussé certains apiculteurs à tricher. Pour assurer leur production en miel, ils nourrissent les abeilles au sirop de glucose pendant la miellée, c'est-à-dire quand elles sont en contact avec les fleurs. Le comble, c'est qu'ils prétendent que ce n'est pas de la duperie. Par définition, le miel est une substance sucrée et parfumée produite par les abeilles, à partir du nectar des fleurs qu'elles récoltent. Mais si les abeilles butinent autre chose que les fleurs, on ne peut plus parler de miel naturel malheureusement.