Le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger, Belkacem Sahli, confirme l'existence d'Algériens détenus en Bulgarie. «Les autorités suivent de très près cette affaire», déclare-t-il en marge d'un colloque sur les diasporas maghrébines organisé hier à Alger. Belkacem Sahli estime, dans ce sens, que le nombre d'Algériens retenus dans le centre de rétention de Busmantzi, en Bulgarie, «ne correspond pas au chiffre révélé par la presse il y a quelques jours». M. Sahli assure que l'ambassade d'Algérie en Bulgarie établit quotidiennement des rapports sur cette situation et «les agents de l'ambassade visitent nos ressortissants». «Ce genre d'affaires a tendance à se répéter. Cette région est la destination des émigrés clandestins. Il y a effectivement des Algériens détenus dans ce pays et leur nombre n'est pas aussi important que celui donné par la presse», explique-t-il, précisant que l'opération de leur transfert vers l'Algérie est en cours. «Pour la question de leur transfert en Algérie, il faut savoir que de nombreux Algériens qui sont arrêtés tentent de cacher, dans un premier temps, leur identité dans l'espoir de se voir relâcher pour poursuivre leur périple. Ce n'est que quand ils sont dans la difficulté qu'ils s'adressent aux ambassades. Dans ce cas, nous intervenons pour confirmer d'abord leur identité et entamer, par la suite, les procédures nécessaires pour obtenir leur libération», soutient-il. Pour rappel, des ONG internationales et des organismes européens des droits de l'homme avaient dénoncé, à la fin de la semaine dernière, les conditions de détention inhumaines au centre de Busmantzi, en Bulgarie. Selon ces organisations, il y a, parmi les détenus recensés, environ 200 Algériens. Créé en 2006 dans la banlieue proche de Sofia (capitale bulgare), ce centre devient une véritable prison pour des jeunes Maghrébins (Algériens, Tunisiens, Marocains). Des associations de défense des droits de l'homme, notamment Migreurop et le Comité d'Helsinki, dénoncent «des conditions de détention inhumaines et contraires aux standards internationaux». S'agissant de l'affaire des Algériens détenus en Irak, Belkacem Sahli annonce d'abord la libération de deux personnes. «Une délégation du ministère des Affaires étrangères a été envoyée à Baghdad et a vérifié que les conditions de leur détention sont acceptables. Nous avons adressé une demande officielle aux autorités irakiennes pour les libérer et nous avons senti une prédisposition de leur part à l'accepter», enchaîne-t-il. Communauté maghrébine : création d'un observatoire A l'ouverture des travaux de ce colloque qui se poursuivront également aujourd'hui, Belkacem Sahli a appelé à la création d'un observatoire de la communauté maghrébine établie à l'étranger. Cette structure devra avoir pour mission, indique-t-il, «la prise en charge des questions concernant la communauté, la réalisation de recherches scientifiques et d'études sur sa situation et la contribution à des solutions pratiques aux problèmes auxquels elle est confrontée». Les circonstances que traverse actuellement la communauté maghrébine à l'étranger, dit-il, exigent des Etats l'approfondissement du dialogue et la coordination des efforts en vue d'améliorer la situation de cette communauté et de l'aider à faire face à certains fléaux telles la dislocation familiale, la violence et la déperdition scolaire.