Des jeunes filles, parmi lesquelles des étudiantes en agronomie, ont pris part à une formation qui vise à faciliter l'accès à l'emploi et à l'entreprenariat pour les porteuses de projet. Dans le cadre d'un partenariat avec le mouvement associatif local, l'association migration, solidarité et échanges pour le développement (AMSED) basée à Strasbourg (France), lance un nouveau projet en collaboration avec l'association pour la promotion de l'apiculture de montagne (APAM). Ce programme s'articule sur des formations en apiculture pour des jeunes femmes de Tizi Ouzou. Une vingtaine de filles, dont certaines sont des étudiantes en fin de cycle en agronomie à l'université et des techniciennes supérieures issues de l'institut de technologie de l'agriculture de Boukhalfa ont pris part à une formation organisée dernièrement au siège de l'APW de Tizi Ouzou. Ce stage a été encadré par des formateurs de l'AMSED. Ainsi, durant ces journées, les participantes ont mis en place des ateliers interactifs sur les types de services et activités d'un «rucher école», en tant qu'outil de développement local et d'un territoire de montagne. «L'objectif de la formation à l'apiculture est d'abord de renforcer les capacités techniques, mais surtout de faciliter l'accès à l'emploi et à l'entreprenariat pour les jeunes femmes porteuses de projet. Dans notre programme, Tizi Ouzou fait figure de «région témoin» car elle est riche en espace vert pour permettre aux abeilles de butiner», explique Djillali Kabeche, directeur à l'AMSED. Selon le même responsable, la formation prévoit un accompagnement dans la création de ruchers écoles pour que les jeunes femmes puissent nouer des liens et acquérir les connaissances et méthodes de travail appropriées. Cela permettra aussi d'améliorer les conditions de vie des femmes à travers la création de micro-entreprises. «Une initiative de ce type, au profit de 35 filles, a déjà été expérimentée auparavant dans la région de Tizi Ouzou concernant le traitement des déchets. Au cours d'une formation, les enjeux économiques et sociaux du recyclage ont été exposés aux participantes qui ont également eu l'occasion de visiter une usine de recyclage. Tous les partenaires, associations, élus locaux et institutions publiques (Angem, Cnac et Cam) se sont engagés à aider les porteuses de projets dans leur épanouissement professionnel», nous a-t-il souligné, avant d'ajouter : «L'AMSED est une association qui vise à promouvoir le passage d'une réalité où les cultures cohabitent à une réalité où les cultures se rencontrent, interagissent et s'enrichissent les unes grâce aux autres, la mise en contact et le partage est ce qui prime dans ses valeurs. L'APAM, elle, a une visée très spécifique puisqu'elle est gérée par des bénévoles professionnels de l'apiculture qui soutiennent le développement de l'apiculture en zone montagneuse. Cette association est responsable de l'identification des besoins dans la filière apicole, elle participe à la sélection des bénéficiaires de projets et à la réalisation des formations apicoles dans la wilaya de Tizi Ouzou notamment». M. Kabeche et son homologue Ouamar Ould Braham, président de l'APAM estiment, par ailleurs, que ce projet permettra de donner aux participantes un enseignement sur la conduite d'un rucher école et d'une exploitation apicole. Le «rucher école» est, selon eux, un instrument d'éducation. «L'apprentissage est autant théorique que pratique et est dispensé par des apiculteurs de tous âges, débutants ou confirmés. Il est utile de préciser que l'Algérie compte plus de 78 000 apiculteurs, mais dont l'exploitation est routinière et insuffisante par rapport aux besoins locaux». La mission d'un rucher école, précisent nos interlocuteurs, est la transmission des gestes et pratiques nécessaires au bon suivi des colonies d'abeilles et à la réussite de l'activité apicole. Il s'agit d'un outil de démonstration et de sensibilisation à l'apiculture.