Le village de Bouhamza a rendu, samedi dernier, un vibrant hommage à l'un de ses martyrs, Ali Baha en l'occurrence, tombé aux champs d'honneur en 1958. Les festivités de cette journée commémorative du 55e anniversaire de la disparition du chahid ont été marquées par le recueillement et le dépôt d'une gerbe de fleurs au cimetière de chouhada du même village. Une exposition de photos et de textes retraçant la vie du martyr en particulier et le sacrifice de toute la population locale a eu lieu à l'école primaire du chef lieu. «Cette région qui a enfanté Ali Baha mérite un meilleur sort sur le plan du développement que celui qui est le sien actuellement», dira Ouaddah Rachid, coordinateur de l'ONM de Béjaïa en évoquant la dégradation du réseau routier de la commune. Le coordinateur de la même organisation de la daïra de Seddouk, M. Ait Khlifa Laid, a évoqué le sacrifice de la population locale qui a su résister aux affres du colonialisme. Les témoignages étaient nombreux à vanter les qualités du chahid : «un homme modeste et un stratège politique et militaire». Pour le colonel Abdellah, qui a tenu à se déplacer de Cheurfa pour évoquer son compagnon d'arme, «Ali Baha est un héros». Il a exhorté les acteurs de la guerre de libération à témoigner sans verser dans des récits subjectifs. «Je me révolte quand je lis et j'entends des polémiques stériles télévisées animées par les fils de chahid au sujet du parcours militant de leurs ascendants», regrette l'ex officier en dénonçant la passivité des pouvoirs publics face à «ces dépassements qui portent atteinte à la mémoire de nos martyrs». Benor El Hocine, président de l'association des enfants de chouhada de la wilaya III historique, le fils du colonel Mohand Oulhadj et les moudjahidine Rachid Adjaoud, Mohand Cherif Bechri et Berkani Brahim étaient présents, entre autres invités, pour parler du martyr Ali Baha.