Le groupe algérien privé Cevital a annoncé, hier, son entrée dans le capital de la filiale algérienne du fabricant français de pneumatiques Michelin. Lors d'une conférence de presse organisée conjointement par les deux groupes, Issad Rebrab, PDG de Cevital, et Igor Zyemit, directeur général de Michelin Algérie, ont indiqué que l'accord de partenariat porte sur «l'entrée de Cevital dans le capital social de Michelin Algérie à hauteur de 67%. Michelin conservera temporairement 33% des parts jusqu'à l'arrêt de la fabrication, prévu fin 2013. A terme, Cevital détiendra l'intégralité du capital de Michelin Algérie». Selon M. Zyemit, cet accord a un double objectif qui est de «trouver une solution à l'usine Michelin de Bachdjerrah qui va s'arrêter et de maintenir la présence de la marque en Algérie à travers Cevital, qui devient son représentant exclusif en Algérie». Pour expliquer les raisons pour lesquelles une telle décision a été prise, le directeur général de Michelin Algérie a indiqué que l'usine de Bachdjerrah, datant de 1959, «est située en ville et souffre d'un déséquilibre compétitif du fait de sa petite taille et de procédés industriels qui ne permettent pas de répondre à la demande actuelle des clients». «C'est une usine qui est devenue trop petite et ne répond plus aux exigences de la compétitivité. Elle devrait être 10 fois plus grande pour être rentable et le groupe n'est pas en mesure d'investir aujourd'hui dans la construction d'une nouvelle infrastructure dans le contexte économique actuel», a expliqué encore M. Zyemit. Le même responsable a déclaré que cette décision ne concerne pas l'Algérie seulement, puisqu'un projet de réorganisation en France prévoit également l'arrêt de l'activité poids lourds de son site de Joué-les-Tours. «Il faut se rendre à l'évidence et à la logique industrielle : l'usine de Bachdjerrah n'est plus rentable et nous travaillons à 50% de nos capacités depuis deux ans déjà, malgré les 40 millions d'euros investis en 2003 lors de la reprise des activités en Algérie et les 13 millions d'euros investis chaque année de 2006 à 2012», a expliqué encore M. Zyemit. Sans donner le montant exact de l'accord conclu avec son partenaire, Issad Rebrab a indiqué, pour sa part, que «Michelin Algérie n'a pas fermé l'usine et quitté tout simplement le pays, mais s'est efforcé de trouver une solution». Côté social, M. Rebrab a affirmé que son groupe s'engage à reprendre l'ensemble du personnel, au nombre de 600 personnes, dont une partie sera affectée à l'unité de fabrication de fenêtres qui sera prochainement lancée à Bordj Bou Arréridj. En fait, «chaque employé aura à choisir entre l'offre de recrutement de Cevital et les mesures d'accompagnement pour la réalisation d'un projet personnel, aidé par Michelin», a expliqué Igor Zyemit.