E-santé. Un demi-milliard d'utilisateurs dans deux ans ! Ce sont une récente étude du Pew Internet & American Life Project et le rapport «research2guidance» qui l'affirment : l'engouement des possesseurs de smartphones pour les applications liées à la santé ne cesse d'augmenter, et devrait culminer en 2015 avec plus de 500 millions d'utilisateurs d'applications santé via mobile. Concernant la médecine du football, la e-santé, reconnue aussi sous le terme Mobile Health, va certainement apporter des solutions intéressantes au moins à deux types de soucis qui touchent à la prévention et à la protection de la santé du footballeur. D'abord, la prévention des malaises cardiaques et des morts subites sur les terrains de jeu. En effet, la constitution de bases données sécurisées regroupant les éléments importants de l'examen d'aptitude (ou de non contre-indication) va permettre une analyse plus fine des électrocardiogrammes (ECG) ; une «lecture» des ECG selon des normes admises par tous, par des systèmes intelligents liés à l'application et/ou par des experts disséminés de par le monde qui pourront avoir accès à la base de données. Une première expérience est en cours à la Ligue de football de la wilaya d'Alger (LFWA) sous l'impulsion de son président, le Dr Khellil Hammoum. Le second problème majeur évoqué concerne la gestion des blessures des joueurs de haut niveau et leur aptitude à jouer lors des matchs de leur club et de leur équipe nationale. Il y a, en effet, une obligation mutuelle pour le club et l'équipe nationale de collaborer dans le meilleur intérêt du joueur. Une application e-santé intelligente et conviviale, alliant virtualisation et mobilité, à l'instar de celle développée en Algérie par MN Technology (El Watan du 9 janvier 2013 – http://www.elwatan.com/hebdo/multimedia/une-application-medicale-dediee-aux-sportifs-09-01-2013 198787_157.php) pourrait devenir une solution idéale. La transparence de la communication, à tous les points de vue, en tout temps, entre les médecins de l'équipe nationale et les médecins du club, agissant en étroite collaboration, est la règle. Le joueur lui-même pourra, à travers son smartphone, suivre son état de santé et même facilement ajouter, à l'intention des différents staffs médicaux, des données subjectives mais importantes (fatigue, douleurs, signes de surcharge et de surentraînement). Ainsi, la gestion des questions médicales, en particulier en termes capacité au jeu, doit provenir d'un consensus entre le médecin du club (MC) et celui de l'équipe nationale (MEN). Des communications régulières entre le MC et le MEN devraient être encouragées tout au long de la saison. Une application mobile sur une tablette permettant l'échange de fichiers multimédia et la communication vocale/visuelle en temps réel serait l'outil idéal. Le groupe de consensus réuni par la FIFA recommande qu'un code de conduite et un protocole soient mis au point et suivis par les clubs et associations en tout temps. Le joueur restera cependant toujours la priorité et les relations doivent être traitées, chaque fois, avec respect et dignité. Le code de conduite pour les médecins est fondé sur le secret professionnel et les lois éthiques, y compris les relations de partenariat et de collaboration. Quelles que soient les avancées technologiques, toutes les communications concernant la santé du joueur doivent rester confidentielles et être manipulées avec le consentement préalable du joueur.