Les Emiratis qui vont créer une banque commerciale avant la fin mai 2006 en Algérie sont fortement pressentis pour la gestion des ports algériens. Il sont par ailleurs sollicités officiellement pour moderniser la Bourse d'Alger. « Dans ce chapitre, un accord de partenariat sera signé aujourd'hui entre la Commission des opérations boursières (Cosob) et l'autorité boursière émiratie », a indiqué, hier, le ministre des Finances, Mourad Medelci, en marge des travaux de la 4e session mixte algéro-émiratie. Ouverte hier au siège de la résidence d'Etat Djenane El Mithak, en présence de la ministre émiratie de l'Economie, cheikha Loubna Al Kacimi, cette session vient également concrétiser d'importants accords dans divers secteurs, notamment la construction, la pétrochimie, l'agro-industrie, le médicament et l'énergie. S'adressant à son homologue de l'Etat des Emirats arabes unis, qui est accompagnée d'une quarantaine d'hommes d'affaires, Mourad Medelci devait mettre en avant les indicateurs d'une « bonne santé économique ». « Comme vous pouvez le constater, l'Algérie qui a retrouvé la paix s'est lancée dans un programme de développement tous azimuts. L'Etat a mis sur pied un plan quinquennal (2005-2009) afin de moderniser tous les secteurs d'activité. Pour ce faire, 80 milliards de dollars seront mobilisés », a-t-il souligné, signalant que les réserves en devises sont de l'ordre de 60 milliards de dollars, que le taux d'inflation n'est que de 1,5% et que le taux de croissance pour 2005 a atteint le taux fort appréciable de 5%. Tout concourt donc pour drainer l'investissement émirati dont la performance n'est plus à démontrer, dira Abdelhamid Temmar, ministre de la Participation et de la Promotion de l'investissement. Présent au Forum des hommes d'affaires, aux côtés de Mourad Medelci et de la ministre émiratie, Abdelhamid Temmar considère les Emirats arabes unis, à juste titre d'ailleurs, comme un centre important de la mondialisation. « Les investisseurs émiratis sont également des professionnels. Ils peuvent mobiliser les meilleures compétences s'ils venaient à reprendre par exemple des infrastructures hôtelières à privatiser. Les Emirats sont des partenaires de choix », estime le ministre. Et d'ajouter : « Les EAU sont en avance par rapport à nous dans les secteurs des télécoms, du tourisme ou encore de la pétrochimie. » Mise sur pied en 1984, la commission mixte algéro-émiratie ne s'est pas réunie depuis une quinzaine d'années. Une longue absence déplorée par les deux délégations mais qui se sont engagées à se « revoir » régulièrement. La ministre émiratie dont le pays préside la session actuelle du Conseil arabe économique et social a invité l'Algérie à s'intégrer dans l'espace arabe de libre échange. Les Emirats arabes unis engrangent des recettes de l'ordre de 131,8 milliards de dollars, plaçant le pays en tête du tableau en matière de revenus par capitale : 30 800 dollars par habitant. L'économie de cet Emirat repose sur une assise qui n'a rien à envier aux pays développés. L'industrie de transformation et les services, soutenus par un marché financier performant contribuent à hauteur de 67% en matière de recettes financières de cet Etat. Les Emiratis ont déjà investi plusieurs créneaux en Algérie, parmi lesquels une contribution dans l'édification de la nouvelle ville de Sidi Abdellah, les assurances, la création de sociétés d'investissement. Le volume des échanges entre les deux pays est de l'ordre de 764 millions de dollars.