Le recteur de la mosquée de Lyon a pris acte de l'impossibilité pour le CFCM d'être une instance forte de représentation des musulmans de France. Plus que jamais il a réitéré son appel à la tenue d'assises nationales de l'islam de France, après l'élection controversée du 8 juin dernier. L'Algérien, Kamel Kabtane, recteur de la mosquée de Lyon, a tranché dans le vif en lançant l'appel du 18 juin 2013, intitulé «Pour un Islam de France». Déjà, il y a un an, il avait, avec d'autres signataires, appelé à une plus grande transparence et une réflexion sur les objectifs du CFCM et sa manière de fonctionner. Là, le ton est plus critique et plus acerbe. Ses mots sont très forts, révélant la colère face à ce qu'il nomme «la faillite du Conseil français du culte musulman». Pour lui, «le contexte, qui a marqué ces élections faussées, a révélé l'état d'esprit qui a toujours prévalu dans cette institution, imposée politiquement et diplomatiquement depuis sa création». Il dénonce «les intérêts égoïstes et personnels de tous ceux qui l'ont dirigé ou ambitionnent de le diriger prochainement, écrivent son histoire à l'encre de l'indécence et soulignent les archaïsmes de son organisation, à la fois opaque et surtout handicapée par la légitimité que la majorité silencieuse de la communauté musulmane de France lui a toujours moralement refusée, à défaut de la lui contester démocratiquement». Après cette charge au formol, le recteur de la mosquée de Lyon, au nom de ce qu'il appelle les «mosquées libres, indépendantes et des musulmans solidaires», il relaye l'appel à donner naissance «à une véritable structure démocratiquement représentative du culte musulman en France». Cette nouvelle instance s'intitulera «Mosquées et musulmans solidaires». D'ores et déjà, le conflit éclate au grand jour puisque la nouvelle association demande aux autorités publiques françaises de «s'abstenir de cautionner des interlocuteurs autoproclamés avec l'étiquette CFCM, produits de manœuvres politiques et diplomatiques, qui ne bénéficient d'aucune légitimité de la communauté musulmane de France». D'autre part la structure nouvelle «Mosquées et musulmans solidaires» appelle «la communauté musulmane (…) à militer pour la tenue d'assises nationales de l'islam de France, pour donner naissance à une véritable structure indépendante, démocratique, transparente et ouverte à tous». L'appel est contresigné par plusieurs recteurs, imams et personnalité du Sud-Est, mais aussi d'autres régions de France.