Le conseil d´administration se réunira dimanche prochain pour élire le bureau exécutif. L´élection, dimanche des instances du Conseil français du culte musulman (Cfcm) s´est soldée par une victoire de la Fédération nationale des musulmans de France (Fnmf, proche du Maroc). La Fnmf a obtenu 19 des 43 sièges du conseil d´administration. La Fnmf était déjà arrivée en tête lors de la première élection du Cfcm en avril 2003. De son côté, la Grande mosquée de Paris, présidée par Dalil Boubekeur, a fait une grande progression en obtenant 10 sièges et en faisant jeu égal avec l'Union des organisations islamiques de France (Uiof), proche de la mouvance fondamentaliste. Néanmoins, l'Uiof a perdu du terrain en raison du rejet des musulmans de France de toute forme de violence et de l'islamisme fondamentaliste. Enfin, le Comité de coordination des musulmans turcs de France (Ccmtf) a obtenu un siège, la liste d´Union des mosquées de l´île de la Réunion deux sièges et les indépendants conduits par la mosquée Al-Islah de Marseille un siège. Le conseil d´administration du Cfcm se réunira dimanche prochain (26 juin) pour élire le bureau exécutif, son organe dirigeant. Selon Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, qui s'est félicité de la «forte implication» des musulmans de France, la participation s´est élevée à 85%. «Le bon déroulement des élections témoigne de la confiance qui s´est installée parmi les musulmans de notre pays depuis la création du Cfcm en 2003», a-t-il estimé. Ainsi, avec cette nouvelle configuration il est à craindre que Dalil Boubekeur ne soit pas réélu à la tête du Cfcm en raison de l'animosité affichée des Marocains envers le recteur de la Grande mosquée de Paris (GMP). D'ailleurs Kamel Kabtane, président sortant du Conseil régional du culte musulman du Rhône-Alpes et chef de liste de la GMP, a dénoncé une tricherie dans le déroulement du scrutin. Les 5219 délégués de 1230 mosquées ont également désigné l´assemblée générale du Cfcm ainsi que les conseils d´administration et bureaux des Conseils régionaux du culte musulman (Crcm), dont les présidents devraient être élus fin juin - début juillet. Les instances du Cfcm, faut-il le rappeler, avaient été élues en avril 2003 pour la première fois pour deux ans. Cette fois-ci, elles sont désignées pour trois ans afin de gérer des questions touchant au culte musulman comme l´abattage des moutons lors de la Fête du sacrifice, l´organisation du pèlerinage à La Mecque ou celle du marché de la nourriture halal ou encore le développement de carrés musulmans dans les cimetières. A ce sujet, Dalil Boubekeur a appelé les musulmans de France à mettre de côté leurs différences afin de «réaliser un islam de France respectueux des valeurs républicaines pour faire de cet islam un culte accepté, un culte estimé par la société française». Même s'il ne s'est pas présenté, il n'est pas dit que le recteur de la GMP ne sera pas réélu à la tête du Cfcm. Déjà en 2003, M.Boubakeur avait obtenu la présidence du Cfcm alors que les élections avaient été remportées par la Fédération nationale des musulmans de France (Fnmf, proche du Maroc) avec 34% des voix à l´AG et l´Union des organisations islamiques de France (Uoif, mouvance des Frères musulmans) avec 27%. La Grande mosquée de Paris (GMP, proche de l´Algérie) n´avait obtenu que 21% et le Comité de coordination des musulmans turcs de France (Ccmtf) 9%.