Le prolifique écrivain et dramaturge se fait discret, son actualité parle pour lui. Aziz Chouaki est cet auteur qui a dénudé l'âme algérienne, sans lui donner de mots. Comme un peintre, il en a saisi toute la profondeur. Tableau après tableau, livre après pièce de théâtre, il nous donne à nous voir, sans concession. -Quelle est l'actualité de Aziz Chouaki ?Un livre, une pièce de théâtre ? Deux de mes pièces sont actuellement en représentation, Zoltan : pièce sur la guerre en Bosnie jouée au théâtre des Amandiers et La pomme et le couteau sur la tragédie du 17 Octobre 1961, en région parisienne et sur France Culture. -Sur quels projets travaillez-vous actuellement ? En ce moment, je travaille sur deux pièces de commande : une sur l'adaptation du Dernier des Abencerages de Chateaubriand (qui traite de l'Andalousie et de la chute de Grenade) pour le théâtre Gérard Phillipe et une création qui met en scène une famille française déchiquetée par la crise sociale en France (pour le théâtre Nanterre Amandiers). J'ai aussi adapté le Dom Juan de Molière pour le Théâtre, dont la production est en cours. Et cet été, j'anime une masterclass au Festival d'Avignon. -Toujours aussi prolifique, mais la question que tout le monde se pose est : qu'est devenu Massy de l'Etoile d'Alger? J'en ai fait un scénario pour le cinéma, qui devrait être réalisé par Rachid Belhadj. C'est vrai qu'après 4 romans, je plonge dans l'écriture théâtrale, ( j'ai écrit plus d'une dizaine de pièces), cela m'apprend beaucoup au niveau de l'écriture, des dialogues, de la composition des personnages, du ciselage de l'intrigue. Mais je reviendrai au roman, cela me manque comme me manquent les rues et les parfums d'Alger : c'est-à-dire l'exploration d'une sensualité algéroise qui ne peut se faire qu'à travers l'écriture romanesque. -A quand une pièce d'Aziz Chouaki à Alger ? En ce qui concerne mes pièces à Alger (notamment Les Oranges, Maestro, Une virée), c'est mon rêve le plus absolu de les voir monter sur ma terre natale, mais cela dépend des décideurs culturels... la balle est dans leur camp, pour ma part, tout est ouvert.