En partie entamés, les travaux de réhabilitation du réseau d'alimentation d'eau potable (AEP) de la ville de Bel Abbès ne cessent d'alimenter les discussions quant à l'utilité de changer des canalisations installées, pour certaines, il y a peu d'années. «Si ces travaux sont absolument indispensables et n'ont déjà que trop tardé, la remise en état de la chaussée tarde cependant à être achevée et laisse à désirer ici et là», estiment, à ce propos, des habitants du quartier de Madina Mounouara. La chaussée au niveau de ce quartier, réputé propre depuis longtemps, «est dans un état piteux», font-ils remarquer dans une pétition adressée aux responsables de la ville et dont une copie a été remise à El Watan. «La lenteur des travaux de remise en état occasionne beaucoup de désagréments, outre la pollution atmosphérique que provoque la poussière dégagée au passage des voitures», expliquent-ils. Ces travaux, qui n'ont jamais suscité autant d'intérêt, trouvent cependant un écho favorable chez les habitants de plusieurs quartiers où les fuites d'eau, apparentes ou diffuses, étaient à l'origine de coupures d'eau, particulièrement pénibles à supporter en saison estivale. Ce projet, confié au groupe Chiali pour un montant de 139 milliards de centimes, doit toucher 12 quartiers de la ville sur un linéaire de 50 kilomètres, a indiqué le responsable du projet lors d'une visite d'inspection effectuée la semaine dernière dans la ville de Sidi Bel Abbès par l'exécutif de la wilaya. Les quartiers concernés par cette première opération sont M'dina Mounara, les sites S1, S2, S3, S5, Bab Dhaya, CPR, la cité 6069 logements, la Vallée des Jardins, Serna, la cité 100 logements, Boumlik et Sidi Yacine. Dans une seconde phase, trois autres secteurs bénéficieront des travaux de réhabilitation, à savoir la cité Télégraphe, Bario Alto et Mâconnais, et ce, dans le cadre des travaux supplémentaires à concurrence de 20% du marché. Pour le directeur de l'hydraulique, M. Lattab, l'entreprise Chiali se chargera de réhabiliter l'ensemble du réseau de la ville afin de réduire le taux de déperdition qui a atteint, en 2012, plus de 50% de la production. «Sur une année, les services de l'Algérienne des eaux ont recensé 25 000 fuites», a-t-il souligné. La cité de la Mekerra dispose, selon lui, d'un réseau de canalisation qui s'étend sur 450 kilomètres, dont une bonne partie a été posée au siècle dernier, voire même bien avant, ce qui a rendu nécessaire le lancement de ces travaux en août 2012 pour un délai de réalisation estimé à 23 mois. Selon M. Chiali Toufik, gérant du groupe éponyme, le projet ne connaît, pour le moment, aucun retard. Et d'ajouter : «C'est un réseau fiable et durable, garanti 30 années, et qui a l'avantage de réduire considérablement les fuites d'eau». «Le nouveau réseau en cours d'installation est étanche, conforme au protocole imposé par le ministère des Ressources en eau et nous permet d'envisager zéro fuite», a-t-il assuré, faisant remarquer que les travaux de réhabilitation engagés par son entreprise sont d'autant plus nécessaires qu'ils interviennent à quelques mois de l'alimentation de la ville depuis la station de dessalement de Honaïne (Tlemcen). Cet apport supplémentaire en eau potable exige, ajoutera-t-il, des installations nouvelles à même de supporter un fort débit devant permettre une alimentation quotidienne H 24 des foyers. S'exprimant lors de la présentation du projet, le chef de l'exécutif de la wilaya, qui a mis l'accent sur l'importance de ce projet structurant, a exhorté l'entreprise réalisatrice à mieux communiquer en direction des citoyens concernés afin d'expliquer l'impact futur de cette opération. Il a également appelé les différents intervenants à coordonner leurs efforts pour atténuer les désagréments lors de la remise en état de la chaussée. Ceci dit, reste maintenant à savoir si ces intervenants parviendront effectivement à faire preuve de célérité et d'efficacité dans l'exécution des travaux de réhabilitation avec le moins de tracas possibles.