Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a affirmé hier qu'Edward Snowden, l'ex-consultant de la NSA recherché par les Etats-Unis, n'avait «pas traversé la frontière russe» et jugé «inacceptables» les accusations de Washington à l'encontre de Moscou. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a appelé plus tard la Russie à faire preuve de «calme», disant ne pas chercher la «confrontation», alors que cette affaire risque d'aggraver les tensions entre les deux pays à un moment où ils essaient de trouver une solution pour mettre fin au conflit en Syrie. Plus tard dans la journée, le président russe Vladimir Poutine a déclaré qu'Edward Snowden, l'ex-consultant de la NSA recherché par les Etats-Unis, se trouvait toujours en zone de transit à l'aéroport de Moscou, mais a assuré que la Russie n'y était pour rien et rejeté aussi les accusations de Washington. Le chef de l'Etat russe a ainsi levé le mystère autour du jeune Américain qui restait invisible depuis dimanche, jour où, selon la presse, il avait quitté Hong Kong pour Moscou. «M. Snowden est effectivement arrivé à Moscou», a déclaré M. Poutine au cours d'une conférence de presse à Turku en Finlande, ajoutant aussitôt que cette venue était pour les Russes «totalement inattendue». «Il est arrivé en tant que passager en transit et en tant que tel, il n'a pas besoin de visa ni d'autres documents», a-t-il poursuivi. «Il ne traverse pas la frontière, c'est pourquoi il n'a pas besoin de visa», a-t-il renchéri. Le président russe a, par ailleurs, rejeté vigoureusement les accusations de Washington à l'encontre de Moscou. Le secrétaire d'Etat, John Kerry, avait jugé lundi «très décevant» et «profondément troublant» le fait que Snowden a pu voyager sans être inquiété entre Hong Kong et Moscou. Washington avait aussi exhorté la Russie à «étudier toutes les options à sa disposition pour l'expulser vers les Etats-Unis». «Toutes les accusations à l'encontre de la Russie sont du délire et des sornettes», a lancé M. Poutine. Il a insisté sur le fait que la Russie n'avait pas avec les Etats-Unis d'accord d'extradition. Il a toutefois estimé que la Russie avait tout intérêt à ce que M. Snowden quitte Moscou. «M. Snowden est un homme libre. Plus vite il choisira sa destination finale, mieux ce sera, et pour nous et pour lui», a-t-il affirmé. M. Poutine a aussi rejeté les rumeurs selon lesquelles les services secrets russes auraient pu interroger M. Snowden, auteur de révélations fracassantes sur la surveillance électronique pratiquée dans le monde par les Etats-Unis.