La production de tomate industrielle a atteint 9 millions de quintaux en 2012. Guelma De notre envoyé spécial Terrassée par une crise qui a conduit, il y a quelques années, les transformateurs à mettre la clé sous le paillasson, la filière algérienne de la tomate industrielle semble aujourd'hui reprendre des forces. Au-delà des performances réalisées dans la production qui a atteint 9 millions de quintaux en 2012, contre 7,7 millions de quintaux en 2011, les rendements obtenus à l'hectare ne cessent, selon les statistiques du ministère de l'Agriculture, de connaître des améliorations significatives. Lors d'une visite effectuée, lundi dernier, à Guelma, fief de la tomate industrielle en Algérie, le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, n'a pas manqué de mettre en exergue les progressions enregistrées dans les rendements. Alors qu'ils n'étaient que de 200 quintaux à l'hectare en 2007, ces derniers ont grimpé à 600 quintaux/ha en 2012, voire 1000 quintaux par endroits. Mais le plus important dans tout cela, c'est «l'introduction progressive de la mécanisation et l'amorce d'une jonction, de plus en plus perceptible, entre deux sphère économiques, en l'occurrence l'agriculture et l'industrie de la transformation», ont relevé des experts. L'initiative lancée par le groupe agroalimentaire Amor Benamor en est un exemple édifiant. Le groupe industriel, à travers sa société de conserverie, a signé, lundi, des accords avec des producteurs de tomate industrielle de la région portant sur l'acquisition au profit des fellahs de machines récolteuses, en contrepartie de la récupération des récoltes de tomates pour les besoins de transformation, et ce, durant 3 ou 5 années au-delà desquelles la machine récolteuse devient le bien de l'agriculteur. Il s'agit de récolteuses, planteuses et remorques spécifiques aux travaux des champs de tomate industrielle, d'une valeur de près de 17 millions de dinars, nous a-t-on précisé. Renforcer le lien entre l'industrie et l'agriculture Le groupe Benamor, qui se dit prêt à élargir cette opération à l'avantage d'autres cultivateurs, appelle les industriels installés dans la région, mais aussi ceux des autres wilayas du pays, à suivre cet exemple pour «renforcer les liens entre l'industrie de la transformation et l'agriculture qui se tissent progressivement grâce au soutien et aux dispositifs mis en place par les pouvoirs publics». Notons que la wilaya de Guelma comptabilise actuellement 746 producteurs de tomate industrielle activant dans 22 communes. La quantité de tomate destinée à la transformation dans les usines de la wilaya est passée de 870 000 quintaux en 2012, à un million de quintaux au titre de l'actuelle saison. La production, quant à elle, est de pas moins de 2 millions de quintaux, contre 1,9 million de quintaux récoltés, l'année précédente, sur une superficie de 3000 ha. Selon certains spécialistes, si la cadence de la production continue à ce rythme, la filière pourra prétendre, d'ici deux ans, à satisfaire largement les besoins nationaux.