, Après des années de crise, les conserveries de tomate industrielle font le plein. A en croire l'APS, la production de tomate industrielle a doublé cette année, dépassant les 6,6 millions de quintaux (mq) contre 3,8 mq l'année dernière. Selon un bilan du ministère de l'Agriculture et du Développement rural arrêté à la mi-août dernier, cette récolte qui va s'étaler jusqu'à fin septembre a été faite sur une superficie de 38 000 ha (32 000 ha en 2009). La valeur de la production en 2009 a dépassé les 16 milliards de dinars. Les quantités de tomate fraîche transformée ont atteint 216 860 tonnes. Le total équivalent du double concentré de tomate (DCT) a atteint cette année 40 220 t contre 20 912 t en 2009, sans pour autant arriver à satisfaire les besoins nationaux, estimés à 80 000 t. Pour le directeur de la conserverie Amor Benamor (CAB) de Guelma, Brahim Benamor cette abondance est expliquée par le soutien technique et financier accordé par l'Etat à cette filière, ce qui a «redonné confiance aux producteurs et agriculteurs après la crise qui a frappé de plein fouet cette industrie en 2005». Dans ce contexte, M. Benamor a indiqué, hier à l'APS, que «les producteurs sont de plus en plus rassurés grâce à la stabilité des prix et aussi à l'augmentation des capacités de transformation». Pour l'encouragement des agriculteurs, l'Etat a procédé à l'octroi d'une prime, financée par le Fonds national de régulation de la production agricole (FNRPA), de 2 DA/kg à la production de la tomate industrielle pour chaque agriculteur disposant d'un contrat avec un transformateur visé par la direction des services agricoles (DSA) et la chambre d'agriculture de wilaya. En outre, une incitation financière de 1,5 DA/kg est mise, également, à la disposition de l'agriculteur pour la transformation de la tomate à condition que «l'unité de transformation en contrat avec un et/ou des agriculteurs produisant de la tomate industrielle fonctionne à 100% avec la tomate de production nationale du 1er juillet à fin septembre (durée de la campagne)», a-t-il expliqué. Selon M. Benamor, d'autres facteurs ont trait au rendement à l'hectare, qui a plus que doublé ces trois dernières années, et pour lui, l'abondance de la production a permis aux entreprises fermées de reprendre du service, citant le cas de trois unités dans la wilaya de Guelma. «Cette année, c'est un bon retour de la filière», se réjouit-il. Et d'ajouter : «Si la cadence de la production continue à ce rythme, on peut dire que d'ici deux ans la filière arrivera à satisfaire largement les besoins nationaux», a-t-il prédit. Pour rappel, la crise de la filière a débuté en 2005 quand les prix de vente et d'achat de la tomate ont chuté considérablement, jusqu'à 3 DA/kg sur le marché, alors que des quantités importantes ont été abandonnées faute de preneurs. Les unités de transformation ont été amenées à baisser rideau en raison de difficultés financières. La crise s'est accentuée lorsque l'Etat a procédé à l'importation, en suspendant la taxe protégeant la production nationale. Sur les 17 unités que compte la filière, 12 seulement continuent à fonctionner avec une capacité de quelque 10 000 t/j, selon des chiffres récents du ministère.