Les fellahs et autres conserveurs d'olives de la région de Sig, dans la wilaya de Mascara, sont inquiets. Ils reprochent aux ministres de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, et du Commerce, Mustapha Benbada, «leur indifférence» à l'égard de leurs préoccupations qui s'articulent autour du «phénomène» de l'importation des olives de tables qui «menace l'avenir des professionnels et l'activité elle-même dans toute une région». Les quantités importantes d'olives de table importées du Maroc, d'Egypte, de la Tunisie, de la Grèce et d'Espagne étalées sur les étagères et à ras du sol des magasins risquent d'hypothéquer les objectifs des concernés. Certains fellahs et conditionneurs que nous avons rencontrés s'interrogent sur le «double langage des représentants de l'Etat». «Les ministres, d'un côté, prétendent qu'ils accordent un intérêt particulier à la production nationale en procédant au lancement d'un important programme de plantation de milliers d'hectares d'oliviers, et de l'autre, ces mêmes ministres encouragent l'importation des mêmes produits. Ils mettent, malheureusement, en péril tous les efforts consentis», nous dit-on. Notons qu'ils sont plus de 1300 fellahs et des centaines de conserveurs dans la région de Sig et autres localités de la wilaya de Mascara qui se sentent, à cause de l'importation d'olives de table, menacés. Contacté par nos soins, le président des conserveurs d'olives de la région de Sig, Ali Elagag, nous dira à ce sujet qu'«effectivement, en ma qualité de sénateur et producteur, j'ai transmis ces inquiétudes aux ministres concernés. Ils nous ont fait des promesses pour prendre en charge l'ensemble de nos préoccupations. A ce jour, rien n'a été fait». Et d'ajouter : «Le ministre du Commerce n'a pas hésité à dégager sa responsabilité, en évoquant la concurrence. Pour les fellahs et les conserveurs, la concurrence est déloyale, car les produits importés sont de moindre qualité, notamment le goût.»