A l'invitation du général Raymond Henault, président du Comité militaire de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), le chef d'état-major de l'ANP, le général major Ahmed Gaïd Salah, se rend aujourd'hui au QG de l'Alliance, à Bruxelles (Belgique), pour prendre part à « la quatrième réunion du comité militaire en session des chefs d'état-major de la défense des pays de l'OTAN avec ceux des 7 pays du Dialogue méditerranéen (Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Maroc, Mauritanie, Tunisie) ». Cette réunion, a indiqué un communiqué rendu public hier par le ministère de la Défense nationale, « s'inscrit dans le cadre de la poursuite du renforcement des relations de coopération » entre les participants à cette rencontre. La première réunion du comité militaire en session des chefs d'état-major de la défense des 26 pays de l'OTAN avec ceux des pays du Dialogue méditerranéen s'est déroulée le 17 novembre 2004 et est intervenue près de quatre mois après l'adoption d'un nouveau cadre de coopération politico-militaire entre l'Otan et les sept pays méditerranéens intitulé « Un cadre plus ambitieux et renforcé pour le Dialogue méditerranéen » spécifique et, par ailleurs, découplée de l'Initiative du Grand Moyen-Orient. L'intérêt de ce « recadrage » opéré dans le Dialogue méditerranéen de l'OTAN réside dans le fait qu'il ouvre la voie à une participation de ces 7 pays à des activités et des programmes jusque-là réservés aux seuls pays du Partenariat pour la paix (PPP). Cela comme il a contribué à instaurer une plus grande confiance entre l'OTAN et les pays engagés dans son programme méditerranéen. LE RYTHME DES ECHANGES « FAIBLE » Ce nouveau climat débouchera ainsi sur la visite à Alger, le 25 novembre 2004, et ce, pour la première fois dans un pays du Sud, de Jaap de Hoop Scheffer, secrétaire général de l'Otan, et la tenue de la première rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Otan et des pays méditerranéens, en configuration 26+7, le 8 décembre de la même année. Ces deux événements, de l'avis de nombreux observateurs, ont considérablement contribué à renforcer les relations de coopération, cela même si les pays de la rive sud de la Méditerranée perçoivent le rythme des échanges comme étant encore « faible ». Au plan pratique, ce renforcement a débouché récemment sur la participation des 7 pays du Dialogue à l'opération « Activ Endeavour » de l'Alliance atlantique, lancée après les attentats du 11 septembre. Au menu de cette dernière : des patrouilles en Méditerranée menées par les navires de l'OTAN et l'escorte de bateaux civils dans le détroit de Gibraltar pour parer à des attentats terroristes. La visite aujourd'hui du chef d'état-major de l'ANP à Bruxelles intervient un mois après la rencontre tenue à Rabat (Maroc), sous la présidence du secrétaire général délégué de l'OTAN, l'ambassadeur Alessandro Minuto Rizzo, le Conseil de l'Atlantique Nord et les représentants des sept pays qui participent au Dialogue méditerranéen, destinée à « faire le point » sur leur coopération et sur les perspectives qu'elle offre. C'était la toute première réunion de consultation politique « à 26 + 7 » organisée dans un pays du Dialogue méditerranéen. Celle-ci n'a, toutefois, débouché sur aucune résolution particulière. Dans un discours prononcé à l'ouverture de cette réunion, le secrétaire général délégué de l'OTAN s'était contenté de préconiser d'« améliorer le processus du Dialogue méditerranéen tout en veillant au renforcement de la coopération pratique, qui doit continuer à aller de pair avec l'intensification du dialogue politique ». Pour l'OTAN, cette réunion de « haut niveau » a été perçue, par ailleurs, comme « une étape supplémentaire dans le renforcement de la dimension politique du Dialogue méditerranéen, après la réunion des ministres des Affaires étrangères de décembre 2004 à Bruxelles et celle des ministres de la Défense tenue en février 2006 à Taormine (Italie) ».