Une soirée ramadanesque a été organisée au profit d'une vingtaine d'enfants hémophiles âgés de 2 à 8 ans, circoncis durant l'année, par l'Association nationale des hémophiles algériens à la kheïma au Palais des expositions de la Safex. Cette soirée symbolique a été offerte à ces enfants venus des wilayas de Boumerdès, Médéa et Alger et à leurs parents pour célébrer l'heureux événement comme tous les autres enfants, qui coïncide avec la veille du 27e jour de ce mois sacré. «Notre objectif est de redonner le sourire aux enfants et leur faire oublier les longues journées d'hospitalisation et la douleur qui les ronge.» Un pari gagné pour l'association et Syphax Com qui ont assuré l'organisation dans le moindre détail. Les bambins étaient, durant toute la soirée, scotchés à Simsim, un clown qui a su attirer leur attention et leur faire vivre des moments de bonheur et de gaîté. Entre les petites farces et les tours de magie, une troupe de zorna a égayé la cérémonie, notamment lors du rituel du henné où tous les enfants, habillés de la tenue traditionnelle, étaient autour d'une table illuminée de bougies. Des cadeaux offerts par «Bon point» leur ont été remis, dont des ardoises, des livres d'apprentissage et des tenues vestimentaires. Pour la présidente de l'association, Latifa Lamhène, il est aujourd'hui important de rappeler que la circoncision collective durant le Ramadhan, surtout lors des périodes de chaleur, présente un danger pour les enfants. Elle n'a pas manqué de rappeler la nécessité pour les parents de procéder à des analyses médicales avant la circoncision afin de s'assurer que leurs enfants ne souffrent pas de problèmes empêchant la coagulation du sang. De ce fait, elle interpelle les autorités, encore une fois, pour assurer une disponibilité permanente des médicaments afin de pouvoir circoncire nos malades avant l'âge de 3 ans et insiste aussi sur le diagnostic qui constitue l'essentiel dans la prise en charge de la maladie, surtout un bilan préopératoire avant un quelconque acte chirurgical même minime, à savoir la circoncision et l'extraction dentaire. Elle a ainsi mis en garde contre le non-respect de la circulaire ministérielle portant conditions de prise en charge des circoncisions, tout en rappelant le décès de deux frères jumeaux l'année dernière, dans la wilaya de Béchar, suite à une circoncision non contrôlée, faite sans bilan chirurgical préalable. «Ce qui est pourtant obligatoire pour tout geste chirurgical. Certains actes médicaux tels que les circoncisions peuvent être considérés comme mortels, car cet acte chirurgical, souvent banalisé, peut être encore la cause principale de décès chez les hémophiles pour ignorance de la maladie ou absence d'antécédents familiaux d'une part et pour absence de bilan préopératoire systématique d'autre part, en l'occurrence le bilan d'hémostase», a-t-elle signalé.