Le haïk, ce tissu blanc recouvrant le corps féminin, fait l'objet d'une exposition de photographies jusqu'au 14 août, à la galerie Ezzou'Art du Centre commercial de Bab Ezzouar. Signée par le photographe Hamza Aït Mekidèche, dit Mizo, cette exposition est placée sous le slogan «Il était une fois le haïk d'antan». A travers cet intitulé, le visiteur est certes attiré par le parfum du haïk ancien, mais une fois à l'intérieur de la galerie de Bab Ezzouar, le regard est ébahi devant cette série de grandes photos au style pop art, réalisées en couleur. Le haïk conventionnel avec sa voilette au-dessus du nez, dit laâdjar, laisse place à un haïk plus moderne où l'on peut apercevoir la même femme ployant dans divers univers. En effet, cette jeune fille au charme fou et au regard pétillant, invite plus à découvrir les arcanes de son univers. Un univers oscillant entre la mode, l'argent, la technologie la décennie noire, l'indépendance et le modernisme. Ces photos parlantes aux encadrements blancs laqués foisonnent de détails. La scénographie est de plus baroque. La qualité de l'éclairage se conjugue avec luminance et brillance. Le chiffre six A la question de savoir pourquoi avoir limité le nombre de photos au chiffre six, l'artiste explique sereinement que dans tout projet conceptuel, il se plaît à croquer ses photos. «Quand j'ai réalisé les premiers clichés, je me suis rendu compte que je tombais dans la répétition. C'était beau de regarder de telles photos mais c'etait répétitif à mes yeux. D'autres photographes de référence ont immortalisé des clichés sur le haïk traditionnel. C'est un concept déjà consommé. Il fallait absolument innover en présentant des œuvres originales répondant aux normes internationales. J'aime bien, en outre, le tirage éclaté». Mizo confie qu'il s'est plu à développer l'idée de l'idendité à travers le haïk. Un habit traditionnel, selon lui, délaissé actuellement par la femme algérienne. «Je voulais, transmettre un message pop art de la culture algérienne. Dans la société moderne, on focalise sur ce qui est couleur, ironie de la chose», dit-il. Pour rappel, Mizo est photographe professionnel. Après une formation spécialisée dans l'argentique, il a travaillé en free lance dans la presse pendant une durée de trois ans. En 2006, il décide d'ouvrir son propre studio de photographie à Alger. Pour ce spécialiste œuvrant pour la promotion du patrimoine et de l'idendité, les photos de mode n'existent pas en Algérie pour la simple raison que les maisons de haute couture sont inexistantes. «Je détiens pour ma part la technique et non l'industrie», précise t-il sur un ton réfléchi. Après cette exposition dédiée au haïk, Mizo compte publier prochainement un beau livre sur les anciens bijoux algériens. Mais avant cela , il participera à deux expositions de photographies sur le haïk dans deux musées de la capitale.