Révolté de revoir le maire sur son terrain, lui réclamant une énième fois le droit de l'expropriation, un des héritiers, pris de rage, assène un coup de canne au P/APC l'atteignant au front. La pression monte entre le maire d'Ighram (RCD) et la famille Daoudeddine, propriétaire d'un terrain à Tala Terga, situé dans la commune et convoité par l'APC pour la construction d'un lycée. Le 29 juillet dernier, le P/APC d'Ighram, Ibaliden Boussaâd, dépose plainte contre un des héritiers pour agression tandis que l'accusé évoque «une légitime défense». «Je me suis déplacé sur ce terrain et demandé si ils avaient un document qui prouve leur propriété des lieux. Ce terrain est un bien des Aârchs, dans le cas où ils détiennent des documents qui prouvent le contraire qu'ils les exhibent», s'exclame le P/APC en précisant qu'il a adressé à ses protagonistes deux demandes d'audience durant ses deux mandats pour discuter du projet sans avoir de réponse de leur part. Les héritiers du terrain dans l'indivision crient à l'injustice et accusent le P/APC de vouloir les exproprier de leur terre «considérée comme leur source de revenus» sans user d'un document officiel. Ils affirment que le maire a précédemment demandé à acheter ce terrain, en présence de nombreux notables du village, des anciens Moudjahidines et anciens cadres de l'ALN, ce qui prouve, selon eux, que le terrain est bel bien leur propriété. De même, ils citent, les parcelles de terrains «accordées» par cette famille dans le passé pour la construction du cimetière de la commune et d'un CEM, entre autres.En ce regrettable 29 juillet, la tension monte d'un cran entre le maire et la famille Daoudeddine. Révolté de revoir le maire sur son terrain, lui réclamant une énième fois le droit de l'expropriation, un des héritiers, pris de rage assène un coup de canne au P/APC l'atteignant au front. Pour lui, «ce P/APC s'est permis de violer notre parcelle de terre le 29 juillet 2013 sans aucun arrêté d'expropriation ni aucun papier légal». La section communale du RCD a aussitôt réagi et rendu public un communiqué condamnant l'agression subie par le maire d'Ighram, Ibaliden Boussaad. «La section RCD d'Ighram condamne avec la plus grande vigueur l'acte d'agression dont a été victime notre maire Bâtisseur en lui assurant son profond soutien», écrit la section locale du RCD. Obstacle «En arrêtant les travaux ce P/APC est venu à vive allure accompagné de deux agents furieux nous demander ce que nous faisons sur cette terre en déclarant qu'elle ne nous appartient pas et que c'est un bien des Aârchs, ce qui a poussé notre frère Ahmed (malade chronique, diabète et hypertension …) à le frapper avec sa canne sur laquelle il s'appuie, …», attestent les héritiers Daoudeddine. Dans son communiqué, le bureau local du RCD a également émis des reproches contre le wali de Béjaïa, Hamou Ahmed Touhami, «pour avoir donné la parole au représentant de la famille Daoudeddine» lors de sa visite de travail dans la commune le 31 juillet. Face à cet obstacle, le wali a finalement préféré ne pas donner le coup d'envoi des travaux de réalisation du lycée. Malgré la plainte du maire et sa volonté de poursuivre sa mission d'expropriation, la famille Daoudeddine ne veut pas céder et affirme douter de la bonne foi du maire quant «aux véritables fins visées par l'expropriation» en affirmant être victime «d'un abus de pouvoir». Là encore, la réponse du maire ne se fait pas attendre, il rejette de fonds en comble ces accusations. «Je n'ai rien utilisé. Ce sont mes prérogatives de maire de veiller aux projets de la commune, je me demande si ce n'est pas eux qui veulent être au dessus de la loi», objecte-t-il. La famille Daoudeddine exhorte le P/APC de chercher d'autres terrains dans la commune pour les projets actuels. Selon leur déclaration, les procédures de régularisation de leurs actes de propriété de terrain ont reçu des avis favorables de tous les services techniques de la cellule d'enquête foncière de la wilaya sauf de l'APC d'Ighram. De même, l'ex chef de la daïra d'Akbou et l'ex wali de Béjaïa, Ali Bedrici, leur ont assuré «qu'aucun projet ne sera bâti sur leur terrain», avancent-ils.