Selon le directeur général de l'Algérienne des eaux, M. Mechia, près de 40% de la population connaissent des difficultés d'approvisionnement en eau potable. La distribution ne se fait pas de manière régulière. Cette situation, selon le même responsable, qui s'exprimait hier lors d'une conférence de presse animée au siège du ministère des Ressources en eau, incombe aux dysfonctionnements des réseaux d'alimentation, et pour certaines régions, pour des raisons techniques. Les reliefs géographiques et les difficultés d'installation des réseaux rendent difficile l'accès des populations à l'eau potable. 20 millions d'Algériens sont alimentés quotidiennement avec un volume de 3,65 millions de mètres cubes, explique le même responsable dans cette conférence, consacrée à la gestion de l'eau durant la saison estivale. Selon les détails livrés par le directeur de l'ADE, 22% de la population accèdent à l'eau potable quotidiennement en continu (H24), 34% sont desservis de manière quotidienne et 24% sont alimentés en AEP à une fréquence d'un jour sur deux, 14% à une fréquence d'un jour sur trois. Aussi, la durée des coupures a sensiblement diminué. Cette année, 7000 heures de coupures d'alimentation en eau potable ont été enregistrées contre 9900 heures en 2012. Des arrêts techniques ou engendrés par les coupures d'électricité sont à l'origine de ces arrêts, explique le même conférencier, qui a salué les efforts fournis par Sonelgaz «qui a été à l'écoute de nos doléances pour réduire les temps de coupure du courant électrique». Globalement, la situation est «satisfaisante», selon les responsables du secteur qui se réfèrent à l'année 2002, à titre d'exemple. Dans la capitale, l'alimentation, qui ne dépassait pas les 120 000 m3/jour en 2002, a atteint ces dernières années 1,2 million de mètres cubes/jour. A Constantine, c'est le même constat, 200 000 m3/jour est le volume servi quotidiennement contre 60 000 il y a dix ans. L'Algérienne des eaux s'attaquera, durant le prochain plan quinquennal, à la rénovation totale du réseau d'alimentation, à sa modernisation et à la lutte contre le gaspillage qui représente 30% du volume distribué. «C'est le volume non recouvré. Il s'agit de celui soumis à la facturation forfaitaire ou celui issu des branchements illicites ou encore celui perdu dans des fuites», explique M. Mechia. Qualité de l'eau irréprochable La saveur de l'eau est altérée, de l'aveu même des responsables de l'ADE. Le goût est modifié par la teneur importante en sels minéraux, en raison de l'exploitation importante des forages qui se fait de plus en plus en profondeur. La qualité de l'eau est irréprochable et ne présente aucun danger pour la santé. La teneur en sels est en moyenne de 1 g/l. Dans certaines régions comme Oran, la population a même consommé, il y a quelques années, de l'eau à forte teneur en sels. Le ministère des Ressources en eau a procédé à la réalisation de stations de dessalement en vue de régler ce problème de forte salinité. 9 stations sont en cours de réalisation dans les wilayas de Ouargla, El Oued, Oran et d'autres. Un avant-projet de décret fixant la teneur en chlore pour l'eau de robinet à 0,1g/l est en cours de préparation. Du chlore est ajouté pour l'opération de désinfection. Les teneurs actuelles ne présentent aucun danger pour la santé, ajoute le même responsable. M. Mechia rassure que le contrôle de la qualité de l'eau se fait par des analyses de prélèvements effectués quotidiennement. Le nettoyage des réservoirs et des barrages se fait de manière régulière. L'ADE s'attelle également à lutter contre la prolifération des algues dans les barrages, qui sont également responsables de la mauvaise odeur de l'eau dans certaines localités.