Il est loin le temps où l'on vantait les charmes d'une ville qu'on se plaît, aujourd'hui encore, à qualifier de «Petit-Paris». Sidi Bel Abbès d'antan, récipiendaire en 1987 du prix de la ville la plus propre d'Algérie, ne ressemble en rien à celui d'aujourd'hui, tant la saleté et l'incivisme ont atteint un seuil alarmant. Et ce n'est pas pour rien si le chef de l'exécutif de la wilaya en fait l'une de ses priorités dans son plan d'action qu'il compte mettre en œuvre dès la prochaine rentrée sociale. «L'hygiène du milieu est une priorité. Il est inconcevable qu'une ville comme Sidi Bel Abbès soit incapable de gérer ses déchets ménagers», avait-il d'ailleurs déclaré lors d'une conférence de presse. L'urbanisation à outrance a contribué, de manière substantielle, à la détérioration de l'environnement et du cadre de vie du citoyen à Sidi Bel Abbès, a-t-il rappelé, annonçant, à ce propos, la réactualisation du schéma directeur de collecte des déchets ménagers. Un schéma datant de 2009 et qui n'a jamais été mis en application en raison, notamment, de la faiblesse des moyens et d'un sous-encadrement patent des services de la commune. En se prêtant à une simple comparaison entre les moyens dont disposent des communes de la même dimension de la ville de Sidi Bel Abbès, il mettra en évidence le déficit important qu'accuse cette dernière qui ne dispose que de 12 bennes-tasseuses pour la collecte des ordures, alors que l'on compte 30 à Tlemcen. «Ce n'est pas à travers des campagnes de volontariats sporadiques, menées par de dynamiques associations, qu'on réglera le problème», dira-t-il. Une affirmation que partagent de nombreux citoyens qui ne cessent d'interpeller les pouvoirs publics sur la détérioration de leur environnement et l'insalubrité qui touchent la quasi-totalité des quartiers. Selon des données recueillies par la commission hygiène de l'APC, la quantité de déchets générée quotidiennement par la ville de Sidi Bel Abbès équivaut à 200 tonnes. Parmi ces rejets, on compte des déchets dangereux (industriels et hospitaliers) qui sont malheureusement mélangés aux déchets domestiques et des déchets inertes qui ne cessent de défigurer plusieurs zones intra-muros. La détérioration des espaces verts sur de longues années est un autre facteur ayant entraîné la dégradation de l'environnement. Selon le rapport précité, le jardin public, véritable poumon de la ville, a perdu sa vocation et sa biodiversité. «Le jardin public a été défiguré et artificialisé», est-il précisé. S'agissant des plantations d'alignement, les membres de la commission estiment que celles-ci ne répondent pas du tout au projet environnemental de la commune. «70 % de nos trottoirs sont dépourvus de verdure. Cela concerne aussi bien les arbres d'ombrage que ceux destinés à juguler la poussière et le bruit», indiquent-ils. Composées de 35% de faux poivriers, 40% de mélia et 10 % d'acacia, les plantations d'alignement en milieu urbain devraient, préconisent-ils, être remplacées graduellement par du platane, du caroubier, du frêne. Cela est d'autant plus important que le ratio en espace vert à Sidi Bel Abbès est considéré comme étant l'un des plus faibles en Algérie. Selon les membres de la commission hygiène et environnement, ce ratio est inferieur à 1 mètre carré/habitant, alors que la norme est de plus de 10 mètres carrés /habitant, estimant à 200 000 mètres carrés le déficit en espace vert au chef-lieu de la wilaya. La pollution automobile grandissante, induite par l'accroissement du parc auto, avec une fréquentation de 10 000 véhicules/jour, appelle, ajoutent-t-ils, des actions urgentes et adéquates pour préserver la santé des citoyens de la ville.