« On ne gère pas une commune comme on gère une gargote. » C'est par ces mots que le nouveau wali de Béchar, au cours de son premier contact avec les élus, à l'ouverture de la session de l'APW le 14 mai, en présence des membres de l'exécutif, s'est adressé à l'instance élue. Mais, l'allusion est claire pour ceux qui connaissent le conflit latent qui sévit depuis plusieurs semaines au sein de la commune mais qui a éclaté au grand jour, opposant certains membres de l'APC de Béchar à un vice-président. D'ailleurs, une délibération de l'assemblée votée à la majorité, exigeant la destitution de ce dernier de ses fonctions, a été déposée auprès de la tutelle le 16 avril dernier. Passé ce délai réglementaire de 15 jours, la délibération a été rendue exécutoire par la commune en application de l'article 41 du code communal, indiquent plusieurs élus. « Je ne connais ce vice-président ni d'Eve ni d'Adam, j'ai examiné la forme et le fonds de la délibération ayant motivé la demande de sa suspension et j'ai décidé de son annulation », a dit le wali qui n'a, toutefois, pas indiqué la nature de l'irrégularité entachant la délibération. Il a insisté, devant de tous les élus, sur l'indispensable nécessité de respecter la légalité et les attributs de la commune, qui ne doivent être, selon lui, en aucun cas piétinés pour la simple raison que la collectivité locale, en tant qu'entité, est chargée de promouvoir la gestion des affaires publiques. Dans cette affaire qui constitue son premier accroc avec les élus, le chef de l'exécutif a ajouté que la commune de Béchar a « toute la latitude d'engager, auprès de la justice, la procédure d'annulation de la délibération. Si elle obtient gain de cause je m'inclinerais. » Sur la même lancée, le wali a mis en garde l'APC, après avoir, souligne-t-il, eu vent d'une menace de paralysie des activités communales en signe de protestation contre l'annulation de la délibération. « Vous serez tous responsables des conséquences qui découleraient d'une telle menace si elle venait à être mise à exécution », a t-il averti sur un ton pédagogue, réitérant son souhait de voir la concertation et le dialogue entre élus et administration l'emporter sur le piétinement et la violation de la réglementation et les moyens de recours légaux prévus.