Human Rights Watch (HRW) a appelé hier les autorités tunisiennes à enquêter sur les accusations de torture de deux prisonniers : Mohamed Amine Guesmi, soupçonné d'être impliqué dans l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd en février dernier, et de Thameur Nassri, un adolescent de 15 ans, accusé de complicité avec un groupe assimilé à une «mouvance dejihadiste», poursuivi près de la frontière algéro-tunisienne. Selon les proches et les avocats des détenus, Mohamed Amine Guesmi et Thameur Nassri auraient subi des violences physiques par des gardiens de prison durant ce mois d'août. Selon l'Organisation américaine de défense des droits de l'homme, le parquet tunisien n'a pas pris l'initiative de mener une enquête, ni de faire un examen médical malgré les plaintes déposées par les avocats des deux détenus. «Un examen médico-légal prompt des victimes de torture est essentiel», a rappelé Human Rights Watch dans un communiqué. Selon les organisations de défense des droits de l'homme, la pratique de la torture est toujours présente dans les prisons tunisiennes, même après la chute du régime autoritaire de Zine El Abdidine Ben Ali en janvier 2011. Human Rights Watch demande en conséquence aux autorités, «à mettre en place un mécanisme de prévention national avec le mandat le plus large possible pour pouvoir se rendre sur tous les lieux de détention». Selon APS, «le gouvernement tunisien, dirigé par le parti islamiste Ennahdha, a assuré par le passé vouloir éradiquer ces méthodes, d'autant que nombre de militants de ce parti, y compris l'actuel Premier ministre, Ali Larayedh, ont été sauvagement torturés dans les geôles de Ben Ali».