Le tout nouveau directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le Brésilien Roberto Azevedo, a appelé, hier, les 159 pays membres de l'organisation à œuvrer en priorité au renforcement du système commercial multilatéral, de sorte à y englober plus de pays et plus de segments d'activité économique, rapporte l'APS. Dès son premier jour de fonction, Azevedo a ainsi tenté de fixer un nouveau cap pour l'OMC, signifiant à l'adresse de ses membres que «les choix qui seront faits dans les mois à venir détermineront la voie à prendre pour renforcer et soutenir le système commercial multilatéral». Alors que le cycle des négociations de Doha peine à être relancé, le nouveau directeur de l'OMC s'apprête déjà à faire face à un premier test déterminant pour la suite de son mandat, à savoir la préparation de la 9e conférence ministérielle de l'organisation prévue pour début décembre prochain à Bali, en Indonésie. «La 9e conférence ministérielle, qui aura lieu à Bali du 3 au 6 décembre 2013, est une priorité absolue. Si elle est un succès, elle apportera à l'économie mondiale et à l'OMC le ballon d'oxygène dont elles ont tant besoin», a-t-il considéré à ce propos. Selon lui, un accord à Bali sur les mesures de «facilitation des échanges» – pour rationaliser les procédures douanières au niveau mondial, sur certaines questions agricoles et sur les domaines importants pour les pays en développement, notamment les moins avancés –apporterait des gains significatifs sur le plan économique et en termes de développement, et aurait des conséquences systémiques extrêmement positives. Bali, précise-t-il encore, est la cible immédiate, mais il ne faut pas oublier tout le travail qui se fait dans les comités permanents ainsi que dans les domaines comme le règlement des différends, les accessions, le développement, la surveillance et l'examen des politiques commerciales. Les tensions économiques de ces dernières années, a-t-il enfin justifié, ont incontestablement contribué «aux difficultés que nous avons rencontrées en tant que cadre de négociation». Succédant depuis hier au Français Pascal Lamy à la tête de l'OMC, Roberto Azevedo incarne une volonté d'instaurer un certain équilibre dans le système commercial multilatéral, en y intégrant davantage le poids et le rôle grandissants des pays émergents et en particulier des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) dans les échanges économiques mondiaux. Agé de 55 ans, le Brésilien, réputé pour être un fin connaisseur de l'OMC où il a officié en tant qu'ambassadeur de son pays avant de prendre ses fonctions actuelles, aura surtout à faire face à l'immense défi de relancer le cycle des négociations de Doha sur la libéralisation du commerce mondial. Lancé en 2001, ce cycle censé aboutir à des accords importants de suppression de barrières douanières, des subventions et des taxes excessives pour aider au développement des pays les plus pauvres, reste, depuis, dans l'impasse et rien n'augure encore de sa relance.