C'est un événement de bon augure pour le milieu de la mode. Organisé habituellement en Libye ou en Ukraine, le salon Mod Tex Style s'exporte pour la première fois dans le pays. Du 4 au 7 septembre au Palais des expositions de la Safex d'Alger, cette première édition est placée sous le drapeau turc. Preuve que le secteur attire. «Le marché algérien est prometteur. Il est amené à se développer, car le pouvoir d'achat augmente, donc la consommation de textile va forcément augmenter», constate l'attaché économique de l'ambassade de Turquie et coordinateur du Salon, Zeki Guvercin. Cinquante exposants sont au rendez-vous, avec une offre variée de produits allant des sous-vêtements aux manteaux de fourrure, en passant par les vêtements pour bébés, les robes de soirée et les costumes traditionnels turcs. En prime, un stand de gourmandises turques comble toute la journée les petits creux des participants. L'intérêt de ce Salon pour les fournisseurs est de se faire connaître localement afin d'acquérir de nouveaux clients, grossistes ou détaillants. Un objectif atteint. «Les visiteurs posent beaucoup de questions sur les prix ou l'importation. Ils se montrent très curieux », remarque avec satisfaction une interprète pour la marque Melisa. Marché Entre 400 et 500 visiteurs sont attendus par jour. S'il n'y a pas toujours foule dans les stands, des dizaines de personnes déambulent sans cesse dans les allées. «Beaucoup d'importateurs se sont dit prêts à venir à Istanbul», raconte une hôtesse. L'engouement est encore plus grand chez les exposants. Le constat est unanime : l'Algérie doit être le nouveau partenaire commercial du monde arabe. «Je sais que le pays va exploser au niveau du marché du textile», prédit une professionnelle spécialisée dans la vente de tissus. «On a travaillé avec plusieurs pays. Maintenant, on veut collaborer avec l'Algérie car c'est un bon et grand marché», estime Ayhan Cevirme, commerçant spécialisé dans les collants. Implantée à Istanbul, son entreprise ne produit pas moins de mille modèles différents. Semih Chenyildiz, un jeune vendeur de vêtements pour bébés, s'intéresse lui aussi de près au commerce algérien. Dix-huit ans après sa création, la marque compte bien ajouter l'Algérie à son portefeuille des pays clients. «Nous avons investi beaucoup de marchés dans d'autres pays comme la Russie ou la Roumanie, mais pas encore celui-ci», affirme l'interprète de Semih Chenyildiz. Pourtant, le textile turc est déjà bien implanté en Algérie. Il représente 40% du secteur de la mode. Pour séduire davantage, les sociétés turques n'ont pas hésité à s'adapter au style national ainsi qu'aux tailles. Mais cette flexibilité risque d'être insuffisante. Pour l'instant, les commerçants turcs n'envisagent pas de s'implanter dans le pays. Un choix qui refroidit certains visiteurs, pour qui la marchandise est trop chère à cause de l'importation. «Les prix sont un peu élevés par rapport aux Chinois ou à nos autres fournisseurs. Si leurs produits étaient fabriqués ici, ils seraient beaucoup moins chers», relève un chef d'entreprise de Tizi Ouzou.